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Cette flaque de cire où bout l’éternité

Vacille comme un fleuve épuré de sa lave

Que des cris de soleil échappés d’une épave

Couvrent d’or et de boue en toute vanité.

 

Des palmiers alourdis par la sérénité

D’une oasis éteinte aux lèvres d’une esclave

Tendent leurs cous de marbre aux baisers d’un agave

Admiré par le soir pour sa divinité.

 

Un flamand vole encore au bout de son étoile

Et déploie en cadence un nuage de voile

Qui le pousse vers l’aube et sa rive de miel.

 

Puis l’ombre d’un tocsin palpe l’ombre d’un doute

Et laisse se faner sous la peau d’une voûte

Ce rayon de couleur où se meurt l’arc-en-ciel.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Braises de glaise @2015


Publié le 21/09/2024 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 22/09/2024
On retrouve un de tes thèmes de prédilection à travers la dualité. Entre ombre et lumière, éphémère et éternité. Une forme de calme et de gravité à la fois qui offre au poème une belle dimension mélancolique. Sensible et beau, merci Francis Etienne.
Publié le 26/09/2024
Merci Léo pour une remarque très juste qui va au fond des choses. En effet, la dualité est un aspect évident de mon écriture. Je ne sais s'il faut y voir un rapport mais je suis né sous le signe des gémeaux… la dualité m'est naturelle et en effet je vois le monde à travers cette dualité. Toute réalité appelle à son contraire. « Ombre et lumière, éphémère éternité » tout prend un relief particulier si l'on est sensible à cette dualité. Elle est fondamentalement en nous et si parfois nous privilégions un aspect de notre caractère ou un autre, c'est que nous sacrifions une grande partie de notre perception du monde. La platitude d'une vue unique est celle que l'on retrouve dans un monde à deux dimensions, or la dualité fait apparaître un monde à trois dimensions. La poésie en cela est particulièrement précieuse car elle permet la construction de ces univers tridimensionnels. Elle permet de jouer avec des mots, dont l'association avec d'autres mots, peut créer cette troisième dimension, dimension dans laquelle nous vivons, et qui nous est familière. Toute notre réalité n'est qu'une construction de l'esprit, car nous percevons la vie, effectivement en deux dimensions : le passé et le futur, le visible et l'invisible, la pensée et les sens, l'éternité le néant, et l'on pourrait continuer longtemps à énumérer les exemples. On comprend donc que la dualité est bien la base de la vie, à laquelle la poésie rajoute son relief. Merci encore Léo, c'est une belle réflexion à laquelle tu m'as invité par ton commentaire si juste. À tout de suite. Cordialement, F. Étienne. La nuit étend son drap picoté de lumière Au-dessus d'un hameau que berce une fermière
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