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Ils vont vers leurs plaisirs comme ils vont vers la mer

Les bras chargés de sable et le cœur plein de haine

En oubliant le vent les flocons et la laine

Que des rides de sel couvrent d’un goût amer.

 

Ils échappent aux mots et aux bruits de l’enfer

Par des portes sans nom en peau de porcelaine

Embrassant des serpents dont la pâleur malsaine

Empoisonne leur sang d’un germe de cancer.

 

Muets pales et nus ils avancent en file

Le long des quais fardés de coton hydrophile

Et griffent le silence avec leur désespoir.

 

Pitres peintres ou rois les hommes sans sagesse

Finissent tous un jour au bout d’un grand couloir

Derrière les verrous d’une grande tristesse.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Braises de glaise @2015


Publié le 23/09/2024 / 7 lectures
Commentaires
Publié le 23/09/2024
Les sans-âmes sont de fait condamnés à mort de leur vivant. C'est ainsi. "rides de sel", "peau de porcelaine", "derrière les verrous d'une grande tristesse", trois images très fortes que j'ai beaucoup appréciées. Je me suis juste étonné de "Pitres peintres ou rois les hommes sans sagesse", à la place de "rois les hommes" ne s'agirait-il pas de "roi des hommes", si non, j'ai hâte d'avoir ton éclairage, bien à toi Francis Etienne.
Publié le 26/09/2024
Cher Léo, comme d'habitude tu cueilles dans mes poèmes des bribes de mots étincelants . Merci beaucoup, cela me guide dans ma lecture du texte. Pour éclaircir le premier vers du dernier tercet, il faut tout souvenir que je n'utilise pas de ponctuation, sauf le pont à la fin des quatrains ou des tercets. Mon point de vue est que je n'ai pas à imposer un rythme particulier ou lecteur et donc ce vers peut se comprendre avec des virgules ainsi : Pitres, peintres, ou rois, les hommes sans sagesse. L'ajout de la ponctuation, à mon avis, réduit la fluidité du texte. C'est pour cette raison que chaque quatrain chaque tercet ne se compose que d'une seule phrase. Le souffle poétique est beaucoup plus puissant, et la déclamation à haute voix est beaucoup plus musicale. Ce choix est uniquement fait sur une base mélodique. Quant au contenu du poème, il fait référence, bien entendu, à la vanité de nos vies, que nous soyons pitres, peintres, ou rois. Et j'introduis alors l'idée de sagesse. La religion catholique a élevé la sagesse niveau de l'atribut divin. Un auteur du Moyen Âge, Henri Suso, a écrit un très long texte intitulé : « l'horloge de la sagesse » dans lequel il personnalise la sagesse, presque comme une allégorie, et à travers ce traité, assez ardu à lire, on trouve de façon presque imagée la définition de la sagesse divine. Je suis persuadé de l'importance de cette notion, car elle nous permet de comprendre l'importance de la connaissance des éléments essentiels de la divinité en face des éléments essentiels de notre humanité. Merci Léo, merci encore pour me permettre d'extraire de moi quelques rébarbatives remarques sur le monde qui nous entoure ! À plus tard, pour ainsi à dire tout de suite. Des ramages de pluie ombrageant le jardin passent comme un oubli sur un ancien gradin.
Publié le 25/09/2024
Assurément, les pourceaux d'Épicure ne finissent jamais heureux.
Publié le 26/09/2024
Merci Myriam pour cette magnifique remarque et en particulier pour l'évocations d'Epicure et de ses pourceaux. Je lis de temps à autre des pages Épicure, dont la limpidité me ravit. Merci encore pour votre fidélité à noter certaines de mes pages. Cordialement, F. Étienne
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