Serpent à sonnet

Persiflage lascif d’une dune ecchymose  Un serpent adonien à la mine assassine Force les cieux défaits que rien ne prédestine A semer le poison d'une acariose   Funeste trahison par-delà l’horizon D’un mutin pharaon à l’allure abyssin  Se muan…

Tiare à rimes

Pâle comme un flocon qui tombe d’une étoile La nuit se pose enfin sur le bout d’un rocher Qui garde le vieux port sous son regard d’archer Face aux vagues d’écume à la bouche de toile.   Les navires de guerre arrachés de leur voile Surgissent d…

Le grand Meaulnes, de Alain Fournier

Il arriva chez nous un dimanche de novembre 189… Je continue à dire « chez nous », bien que la maison ne nous appartienne plus. Nous avons quitté le pays depuis bientôt quinze ans et nous n’y reviendrons certainement jamais. Nous habitions les bâtiments du Cours Supérieur de Sainte-Agathe. Mon père, que j’appelais M. Seurel, comme les autres élèves, y dirigeait à la fois le Cours Supérieur, où l’on préparait le brevet d’instituteur, et le Cours Moyen. Ma mère faisait la petite classe. Une longue maison rouge, avec cinq portes vitrées, sous des vignes vierges, à l’extrémité du bourg ; une cour immense avec préaux et buanderie, qui ouvrait en avant sur le village par un grand portail ; sur le côté nord, la route où donnait une petite grille et qui menait vers La Gare, à trois kilo…

Sonnet pour l'atelier d'écriture "Alexandrie, Alexandrin"

Je ne fais que passer dans ce pays aride. Tout ce qu’on me vante me lasse et m’indiffère, Car moi, je veux voir un sultan, des janissaires. Cependant, oui, j’avoue, j’ai vu les pyramides.   Allons, mon cher guide, moi je reste placide, Je suis …

C'est là que l'on rêve

Enveloppée dans les nuages L’obscurité se remet des affres du jour Et se défie de la tristesse indolente C’est alors que des voix feutrées Appellent un monde silencieux Et c’est là que l’on rêve.   Les idées se bousculent et s’assemblent  L…

Chute d'astres

Pour un ange échappé de son profond berceau Dans l’océan bleuté d’un matin en dérive Une étoile en cristal s’éloignant de la rive Plonge ses doigts de fée en plein cœur d’un boisseau.   Plus généreux pourtant que la cire du sceau Son souffle se…

Imagination

Quand j'étais un enfant, à l'orée de ce bois, J'avançais tel un faon, scrutant tout, aux abois… M'arrêtant de marcher, assis sur le chemin, J'essuyais de mes mains mes deux pieds écorchés. Furent ainsi écartées toutes les prédations... Quelle be…

Source en fusion

L’enfance est une foire au parfum de praline Une table d’ivoire où repose un chagrin Le damier de la mer posé dans un écrin Et la douceur du vent par-dessus la colline.   C’est aussi la couleur d’un gant de mousseline Qui caresse le pli d’un co…

Au loin

 Pourquoi regardes-tu dehors poétesse ?                                                                                                                   Toi qui rêve d'une douce caresse                                                                …

Tresses de corde

  Jaillissant de l’orage une âme de carton Déchire un vrai mirage avec une tenaille Qui plonge son bec noir dans un sac de grenaille Eventré par un vent aux lèvres de glouton.   Des marmites de marbre et des tours de béton Rejettent l’insolent…