Gilets jaunes

                                                             "Monsieur le Président…

L’OFFRANDE DU NIL

Le Nil étend son lit en larmes de désert  Parmi les papyrus aux grâces extatiques Une felouque va sur ses ondes magiques  Caressée par un vent qui chante l’Univers   L’intense mélopée aux grains des pyramides  Dépose les parfums des souvenirs d…

L'enracinement - Prélude à une déclaration des devoirs envers l’être humain - de Simone Weil

La notion d’obligation prime celle de droit, qui lui est subordonnée et relative. Un droit n’est pas efficace par lui-même, mais seulement par l’obligation à laquelle il correspond ; l’accomplissement effectif d’un droit provient non pas de celui qui le possède, mais des autres hommes qui se reconnaissent obligés à quelque chose envers lui. L’obligation est efficace dès qu’elle est reconnue. Une obligation ne serait-elle reconnue par personne, elle ne perd rien de la plénitude de son être. Un droit qui n’est reconnu par personne n’est pas grand’chose. Cela n’a pas de sens de dire que les hommes ont, d’une part des droits, d’autre part des devoirs. Ces mots n’expriment que des différences de point de vue. Leur relation est celle de l’objet et du sujet. Un homme, considéré en lui-même, a seulement des…

Alcools, de Guillaume Appolinaire

À la fin tu es las de ce monde ancien Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin Tu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaine Ici même les automobiles ont l’air d’être anciennes  La religion seule est restée toute neuve la religion Est restée simple comme les hangars de Port-Aviation Seul en Europe tu n’es pas antique ô Christianisme L’Européen le plus moderne c’est vous Pape Pie X Et toi que les fenêtres observent la honte te retient D’entrer dans une église et de t’y confesser ce matin Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux Il y a les livraisons à 25 centimes pleines d’aventures policières Portraits des grands hommes et mille titres divers J’ai vu ce…

Gerbe de mots

à Roselyne Méjean Les arbres broient de l’or dans des flaques de ciel Et sur un mur de pierre un rayon de lumière Pose son gant de soie au cœur d’une verrière Dont le vitrail fleurit quelques larmes de miel.   Le vent accroche un mot au bout d’…

Cyrano de Bergerac, d'Edmond Rostand

        À la création À la reprise     1897 1913     MM. MM. CYRANO DE BERGERAC   Coquelin. Le Bargy. CHRISTIAN DE NEUVILLETTE Volny. Pierre Magnier. COMTE DE GUICHE Desjardins. Desjardins. RAGUENEAU Jean Coquelin. Jean Coquelin. LE BRET Castillan. Etiévant. CARBON DE CASTEL-JALOUX Gravier. Jean Kemm. Les Cadets Péricaud. Mernet. Demey. Martin. Noizeux. Fuchs. Terval. Boisjardins. Armand. Rougemont. Kirtal. Lerville. Hossard. Robert. Etc. Etc. LIGNIÈRE   Rebel. Collen. DE VALVERT Nicolini. Basseuil. Un Marqu…

Chagrin

Au bout de ce couloir où se cache la vie La lumière du jour couverte de sanglots Saigne comme une plaie offerte aux angelots Qui rongent le silence en dévorant l’envie.   Les portes d’une alcôve ornent d’une exuvie Le chambranle d’un temps qui …

Utopies attractives

Comment pourrais-je voir le cube d’Urbicande, La conque de Ramor, l’immense Point Central Ou les rêves dorés des fous de Samarcande S’ils n’occultaient en moi ce vide sidéral?   Daar ou Vinéa, Discret de la Murène, Ou même Aldébaran, Bételgeuse…

Chemin défait

Il n'y avait personne sur le quai de la gare, ce qui a priori n'était pas étonnant. Nous étions le 25 décembre, jour où tout s’arrête, où tout est en panne.Mais, quelle idée d'attendre un train qui, ce jour-làn'arriverait pas. C'était cependant le …

Pantoufles de soie noire

Caressant le soleil habillé de droguet La brise a déposé sur le bord de la plage Les moufles de satin d’un paresseux nuage Qui souffle dans le ciel des bulles de muguet.   Comme les bois dressés d’un tout jeune daguet Des racines de vent bourso…