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à Roselyne Méjean

Les arbres broient de l’or dans des flaques de ciel

Et sur un mur de pierre un rayon de lumière

Pose son gant de soie au cœur d’une verrière

Dont le vitrail fleurit quelques larmes de miel.

 

Le vent accroche un mot au bout d’un arc-en-ciel

En traversant l’allée où s’élance altière

La tombe d’une dame à la souche princière

Qui défie un instant l’ombre d’un gratte-ciel.

 

Un écureuil frileux grignote le silence

Comme le cri d’un cœur en pleine efflorescence

Entre les marbres noirs et les plaques d’émail.

 

Le temps s’arrête là dans un miroir de glace

Au bout d’un souvenir qui se glisse fugace

Sous le bruit du gravier qui conduit au portail.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre @2014


Publié le 26/10/2024 / 2 lectures
Commentaires
Publié le 26/10/2024
Ton poème semble être de saison, et j’aime particulièrement cet écureuil qui grignote le silence. Entre contemplation et douce nostalgie j’ai flotté quelques instants dans une ouate automnale. De magnifiques mots pris dans tes branchages poétiques qui attendent l’hiver de vers fermes, pour évoquer de nouvelles magnifiques images. Merci et bon week-endtrès cher Francis Etienne.
Publié le 26/10/2024
Cher Léo, merci encore pour le témoignage de ton amitié et ce magnifique commentaire que tu laisses sous ce poème comme tu le dis, de saison, où l'on plonge dans l'atmosphère de Toussaint et en particulier de celle des cimetières que l'on fleurit, des tombes que l'on nettoie, de cieux bas, de cette pluie fine qui enrobe tout ce qui nous touche et qui fait glisser la lumière sur les tombes comme une pellicule de miroir que le jour poudre au-dessus de notre regard. Autrefois, j'allais souvent me promener à Paris, au cimetière du Père-Lachaise, non seulement pour y découvrir ses milliers de tombes célèbres mais aussi pour contempler les monuments, parfois de ces familles disparues comme des ombres. Ce cimetière contient beaucoup d'émotion, celle des vivants qui se pressent autour des tombes, et celle des disparus qui semblent vouloir crier par leur tombeau de marbre : « j'existe encore ». Ressortant de ma promenade, j'ai toujours eu l'impression d'avoir fait une visite à des amis, à des inconnus, immobiles dans la pierre qui les entoure comme ces gisants église qui marquent un point du temps, celui de leur mort, daté par quatre chiffres : 1225, 1053 ou 1432. C'est comme si nous pouvions lire le temps à travers ses dates, parfois contemporaines de magnifiques vitraux dans une cathédrale, ou un pan de mur, serti dans une maison que nous savons beaucoup plus récente. Je trouve que l'automne est la saison propice à ces réflexions autour de la signification de l'héritage de la mort. Merci encore Léo pour ce magnifique commentaire et ta fidélité inestimable. À tout de suite. Cordialement, Francis Étienne. Des vasques de velours suspendent l'horizon A des fils de lumière enchâssés d'un tison
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