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Au bout de ce couloir où se cache la vie

La lumière du jour couverte de sanglots

Saigne comme une plaie offerte aux angelots

Qui rongent le silence en dévorant l’envie.

 

Les portes d’une alcôve ornent d’une exuvie

Le chambranle d’un temps qui roule sous les flots

D’une rivière d’or dont les quelques îlots

Abritent les chagrins d’une âme inassouvie.

 

Les visages griffés aux ronces de l’été

Se fanent au soleil d’une autre éternité

Comme une rose crie au cœur de la souffrance.

 

Sont-ce pourtant les mots qui percent le secret

D’un regard déchiré par l’obscure impuissance

D’un destin balayé d’un geste si discret ?

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Soirie de marbre @2014


Publié le 25/10/2024 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 26/10/2024
Le temps passe et confronte ce qui est (vécu, ressenti, expérience…) à ce qui ne seras plus, à cette prodigieuse solitude qui témoigne que tout est vain et déjà écrit… ton poème et puissant et la souffrance qui en résulte semble incommensurable ; le trop plein de douleur face à la vacuité du destin, les deux faces d’une même pièce incorruptible. Bravo Francis Etienne.
Publié le 26/10/2024
Cher Léo, merci encore une fois pour être allé très loin dans ton analyse du texte qui soulève en moi des pensées presque sans couleur. La vanité, et la vacuité, de toutes nos émotions et pour ainsi dire de toute notre vie se résume à de de la cendre. Je trouve très beau de pouvoir mettre en scène ces sensations avec des mots qui les habillent de la beauté et de la poésie. Ainsi on se rend compte que la poésie est la seule forme littéraire qui puisse rendre compte du pouvoir de la langue. Elle permet même de convertir la cendre en cristal. Le poète est celui qui construit par « le branchage de ces mots » la magnifique illusion de la beauté. Celui qui lit avec son cœur en est charmé, celui qui lit avec son esprit en est effrayé, et celui qui lit avec son âme en est terrifiée. La souffrance qui nait de la composition d'une œuvre fait partie de la souffrance du lecteur, comme si entre le tisserand des mots et celui qui les lit il y avait une indicible attraction, qui pousse l'un à creuser encore plus dans le sable du vocabulaire et l'autre à relire une phrase parce que sa mélancolie ou sa cruauté l'égratigne. On ne peut pas s'expliquer pourquoi la poésie a tant de pouvoir, comme on ne peut pas expliquer pourquoi la musique prend possession de notre vie. Pourtant nous vivons comme si rien ne se passait, comme si la poésie n'existait pas, comme si la musique ne distrayait pas, comme si le temps n'avait ni commencement ni fin. Et pourtant nous ne croyons pas à l'éternité d'un poème . C'est ainsi. Merci cher Léo à tout de suite. Cordialement Francis Étienne. Un brouillard de silence entoure le matin Comme si les miroirs avaient perdu leur teint.
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