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Caressant le soleil habillé de droguet

La brise a déposé sur le bord de la plage

Les moufles de satin d’un paresseux nuage

Qui souffle dans le ciel des bulles de muguet.

 

Comme les bois dressés d’un tout jeune daguet

Des racines de vent boursouflent à leur rage

Des vases de porphyre enduits d’un beau cirage

Dont les parfums de deuil éblouissent le guet.

 

Sur les places du bourg déjà bruit amère

La douleur de la mer dont la sombre chimère

Envahit les étangs les plages et les ports.

 

Mais fuyant de la nuit d’où s’échappe une treille

Les premiers mots criés comme des bouts de sorts

Effacent les désirs dérivés de la veille.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Braises de glaise @2015

  

 

 

 


Publié le 24/10/2024 / 6 lectures
Commentaires
Publié le 24/10/2024
Très beau poème qui sent bon la rosée des matins solitaires. J'ai aimé le lire, et le relire. La maitrise de l'Art poétique est parfaite: Rythme, images fortes et lyrisme. Je le relirai souvent.
Publié le 26/10/2024
Chère Engome, merci beaucoup pour ce magnifique commentaire que vous avez laissé et dans lequel vous détaillez avec beaucoup de justesse la beauté de ce poème. Vous êtes sensible à la qualité de sa structure mais aussi à la douceur de ces images je vous remercie d'en lire plusieurs fois la page avec autant de sincérité. Merci de tout cœur. Cordialement, Francis Étienne
Publié le 26/10/2024
Le soleil, la brise, la plage, les nuages, le ciel, le muguet… c’est un bouquet de nature que tu nous offre d’emblée. Cela s’assombrit dans le premier tercet avant que les mots ne prennent le dessus et clôturent ton beau poème. Il y a toujours de belles activités dans tes poèmes, du mouvement, bon ou mauvais, mais la vie dans ce qu’elle est d’espoir , de déception et parfois de dangers, prend toujours le dessus.
Publié le 26/10/2024
Cher Léo merci encore pour ce commentaire si riche et nourrissant ma pensée de nouvelles réflexions. Il est toujours tellement agréable de décrire avec des mots précieux le monde qui nous entoure et particulièrement lorsque ce monde est en fleurs. Ici par exemple j'ai utilisé le mot de muguet pour faire surgir un parfum, une fragilité, ou l' éphémère simplicité d'un instant suspendu comme une bulle de savon. La poésie est bien de l'art d'exprimer par des liens de comparaison ou par des liens d'évocation, ce que le vocabulaire ne peut pas seul. La poésie crée de nouvelles images en liant les mots ensemble et en décalant la réalité que cachent les mots pour créer des ponts dans notre cœur et notre esprit. Mais la poésie aussi exige une structure et cette structure n'est pas une image fixe, mais elle est l'expression d'un temps qui passe tout au long de la lecture du texte. C'est pourquoi, un élément qui au début du texte resplendit, à la fin du texte va se rouiller. L'action du temps s'est fait sentir. Chaque poème présente cet écoulement du temps dans la structure même de la composition poétique. Il est impossible d'écrire un poème statique, contemplatif, qui exprimerait un sentiment ou une sensation, un point précis du temps. Non, le poème est avant tout l'expression d'évolution du monde intérieur. Et tu en parles toi-même en citant ta pensée : « il y a toujours de belles activités dans tes poèmes, des mouvements, bons ou mauvais, ». Tu as parfaitement ressenti ce glissement entre le premier vers et le dernier. Et cela fait parti de la composition du poème. Merci Léo pour autant d'attention au texte et merci surtout pour ta grande amitié. À plus tard. Francis Étienne. Les grains d'un chapelet qui roulent en cascade maquillent le soleil en longue cavalcade.
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