Tous les textes ci-dessous font partie de la forge des mots : les auteurs de ces textes acceptent d’avoir des retours exigeants. Vous pouvez laisser des annotations en marge de ces textes si vous êtes inscrits et connectés en surlignant le passage sur lequel vous souhaitez proposer une amélioration.

Poivre de sable

  Des éclats d’émail blanc parsèment le soleil D’une chaîne de mots sertis d’or et d’ivoire Que des branches de feu de leur langue de moire Couvrent de longs baisers plongés dans le sommeil.   Une corne en cristal où tremble un flot vermeil Ir…

Rue de La Traversière

              I.     Cet homme partit de ma vie furtivement après m’avoir oublié une saison entière, mais je ne lui en voulus pas. Peut-être un peu aujourd’hui. Parce que le temps est très précieux et qu’il devait le savoir. Assurément.…

Glacis d'ombre et de chanvre

Dans le remous bleuté d’un jour de porcelaine Des nuages de sable éparpillés sur l’eau Trempent leurs voiles d’or dans un pan de troubleau Qui soulève la mer et sa peau de poulaine.   Sous un dais de soleil comme une châtelaine Une vague de mie…

Sortilèges de foire

Sur les rides d’un sable au manteau de duvet Une larme de vent verse un grenat de braise Qui scintille au soleil comme un parfum de fraise Ensorcelant d’un mot la bouche d’un orvet.   La fraîcheur de granit qui tombe du chevet Remplit la cathéd…

Page de livre

Une branche de lune au parfum de groseille Trempe son doigt d’argent dans un lac de cristal Que des cygnes en fuite habillés de métal Parsèment d’une neige aux éclats de vermeille.   Des voiles enlacés aux mousses de l’orseille Flottent au cœur…

Regrets

« Il tourne,  Elle tourne,  Encore. »  Les rires. Ces rires innocents d’un enfant heureux de pouvoir faire un tour de manège. Ils rirent encore d’un moment qui ne sera qu’éphémère jusqu’au prochain tour. Ils transmirent cette joie à leurs parents …

Porcelaine d'image

En suivant le crayon d’une pointe de pin Le vent dessine une ombre à l’encre d’un nuage Et saupoudre du miel sur la peau d’un feuillage Qui semble frissonner sous les doigts d’un rapin.   Les gouttes de couleur d’un glorieux lupin Eclaboussent …

Visions d'aveugle

Quand fleurira la mer au bout de la banquise Des roches de saphir fondront dans l’océan Comme des trous de cuir qui teindront le néant D’une perle de glace à la saveur exquise.     La margelle du jour que l’or aura conquise Flottera sur la berg…

Graine d'orgeat

Au bout d’un rêve en flamme une main de satin Froisse le sommeil frais d’une âme diaphane Qu’une brindille d’or de son baiser profane Eveille au plein soleil d’un glorieux matin.   Des lézards affairés à compter le butin D’une nuit de cristal d…

Compter les chevaux qui gaiement gambadaient.

              Je tonds ou pas ? Je n’ai pas la réponse. J’ai une cigarette en main et ma seconde tasse de café presque vide dans l’autre. Quand il fait beau, j’aime prendre ma seconde tasse de café sur la terrasse après avoir pris mon déjeuner dans l…

L’intégrale des Claudine, de Colette

Je ne reçois jamais un manuscrit sans quelque terreur ; tous les hommes de lettres qui évoluent autour de la quarantaine comprendront cette épouvante sans que j’insiste davantage. Celui de Claudine m’effraya plus particulièrement pour ce qu’il était noué de la faveur rose qui, d’ordinaire, distingue les manuscrits féminins ; je le développai d’une main tremblante ; mes prévisions ne m’avaient pas trompé : c’était de la prose de femme, bien mieux (bien mieux ?) un journal de jeune fille ! De jeune fille, mais non pour jeunes filles… Et moi qui craignais de me poisser à quelques papotages sirupeux ! Dès les premières pages, mes craintes d’ennui s’évanouirent, — il ne me resta plus que de la stupéfaction. Assurément, d’analogues lectures m’av…

Palamente d'ivoire

Dès que l’aube paraît aux carreaux d’un nuage Des fleurs de céramique ouvrent leur blanc cristal Aux rais tièdes et frais d’un soupir végétal Qui se glisse en tremblant sur un relief d’image.   Des gouttes de rosée au bord d’un sarcophage Foule…

Crime et châtiment, de Fiodor Dostoïevski

"Crime et Châtiment" de Fiodor Dostoïevski a été publié en feuilleton en 1866. Cette édition de 1884 est celle des éditions Plon traduite par Victor Derély. "Crime et Châtiment » est une des plus grandes oeuvres psychologiques de la littérature dans laquelle on entre dans les ressorts et la culpabilité d’un assassin.

Poignée de sable

Mot à mot le désert repousse un abreuvoir Vers la rive d’un fleuve où nage un crocodile Parmi les roseaux mus par un souffle fragile Posé sur le courant comme un bateau-lavoir.   D’un ciel couvert de boue il commence à pleuvoir Des grappes de c…

Volcan marin

Au jardin de la mer des pétales d’écume Caressent le soleil de leur plumage blanc Pour parfumer le jour d’une once de safran Dont l’or miraculeux vient se fondre à la brume.      Un ogre aux mains de soie auprès de son enclume Forge un astre in…

Le nouvel albatros

Il touche le soleil de son aile de grès Délogeant des éclairs d’une écaille d’anguille Comme un magicien qui trouve une étoupille Sur le pont d’un bateau privé de ses agrès.   Franchissant l’horizon en montant par degrés Une échelle de corde où…

Yolande

Je te félicite Elle s'est souvent exclamée : "Je te félicite!" Ses paroles demeurent encore parmi nous Nous les répétons affectueusement  Notre histoire s'est tissée avec la sienn…

Oriflamme de vent

Entendez sur les toits rouler ces sacs de foudre Qui fendent de leurs doigts les vertèbres du ciel Et soumettent la nuit à leur panse de fiel Réduisant la forêt en un larcin de poudre.   Le fleuve déchiré commence à se découdre Comme un manteau…

Peur de la folie

Ce soi-disant philosophe m’avait viré à l’envers en me disant que tout était illusion. J’avais de la difficulté à m’en remettre. Les semaines passèrent avec cette pensée angoissante que la vie n’avait aucun sens et puis une nuit je fis un rêve. Tout …

Verroterie de vers

A l’ouvrage du temps les outres de la nuit Versent sur les palais des ruisseaux de poussière Qui lèchent les miroirs de leur langue princière Sans pour autant saisir le brouillard qui s’enfuit.   Un parfum inconstant que le désir poursuit Tache…

Sommes-nous vraiment libres ?

Reponse au défi de 10 haïkus pour la liberté. Pas c était que je parle d'un monde de douceur avec ces 10 haïkus ;-)

Parcelle de miroir

Dans un écrin de soie où repose une larme La lumière du soir cueille un astre engourdi Par des lingots de fleurs dont l’éclat alourdi Ombre tous les regards d’une perle de charme.   Sous le masque d’un cœur dont le poison désarme La chair tremb…

Métempsychose ouverte

Un homme de papier emmailloté de lin Pousse d’un souffle vain le linceul de son âme   Tout en creusant le marbre au pic de son calame Dont l’encre se répand sur le sable orphelin.   Le soleil desséché par le temps en déclin Cache l’obscurité de…