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Tarasque de papier

Sous un nuage enflé d’un châle en mousseline La fraîcheur de la nuit verse un reflet boisé Sur les marbres du cloître au parfum framboisé Dont la soie vespérale ombre une crinoline.   Une rose endormie au bord d’une lettrine Ouvre son cœur fragile au…

Gloria in excelsis

Comme des fruits de sable à la pulpe de sel Les étoiles du ciel fondent sur la banquise Touchant de leur front nu la peau d’une cerise Eclose dans la nuit d’un mot universel.                 Il est écrit partout sous l’encre du missel Que le péché no…

Flaques d'une contemplation

Une auréole d’or sous le tulle d’un châle Trouble les ponts de pierre et le reflet de l’eau Qui marbre les palais d’un souffle de rideau Où scintille parfois la nacre d’un pétale.   Il glisse dans le ciel une braise royale Dont le soyeux frisson pris…

Obscure agitation

Le long d’un chemin âpre au flanc d’un froid côteau Des moines par milliers arpentent un mirage Eblouis par le ciel où se fige un nuage Dont la dentelle d’or rehausse leur manteau.   Des chaînes de plomb noir ferment un boqueteau Où paissent des mou…

Branches d'émaux

Trappe à venin l’aube endeuille la solitude D’un foulard de soleil qui brûle un encensoir Au-dessus de la mer et de son blanc miroir Que des pages de sel tachent par habitude.   Sans aucune douleur face à sa servitude L’esclave de la peur sur le fil …

Cette part de soi.

Je suis là, présentement, dans cet aspect de moi souvent repoussé, tassé, occulté. Dans un court instant s'insinue la possibilité de pouvoir exister tel que je suis, de voir cette part de moi inacceptable, d'y faire une place dans ma vie et peut-être…

Convoitise de plomb

Prise au moule du sable avec l’éternité La pyramide effeuille une part du silence Qui règne sans fléchir au bout d’une potence Dressée avec respect pour la fraternité.   Un lézard d’émail vert ronge la vérité Comme un jeu de couleurs dont la réminisc…

Salves de lave

Tout au fond de la mort sous l’or d’une mantille Le regard d’une dame au caravansérail Dissimule le temps sous un doigt de corail Que des anneaux de bronze entourent d’une anguille.   Ses pas effritent l’aube enchaînant sa cheville Au souffle incande…

Pour un peu de douceur

Il me plaît de penser Qu’à force de panser Mes trop nombreuses plaies, J’en perds tous mes couplets. Il me plaît qu'aujourd’hui Le jour attend la nuit Pour un peu de douceur Après cette épaisseur. Oublions les César Pour un peu de Mozart, …

Les Hauts de Hurlevent, d’Émily Brontë

« Les Hauts de Hurlevent » est l’unique roman écrit par Émily Brontë. Un livre marquant par la noirceur et la cruauté des personnages ainsi que la violence de certaines scènes. Ce livre a été dans l’ombre de celui de sa soeur, Charlotte qui sortait « Jane Eyre » la même année et qui connu un succès immédiat. La traduction est signée Frédéric Delebecque et l’édition est celle de Payot, de 1946.

Au jardin de mes yeux

Des lianes de feu cousent sur le jardin Des cristaux de ciel bleu et des rubans d’ivoire Que la fontaine en fleurs où se baigne une poire Cueille en clignant des yeux pour séduire un ondin.   Sur le carreau brûlant d’un reste de gradin Un lézard pare…

Pavois de mots

En froissant le soleil d’une aile de mésange Le brouillard dans sa laine enveloppe un instant Qu’une frange de vent d’un sourire distant   Brouille de son regard comme un cil qui démange.   Des flammes de silence au long visage d’ange Coulent entre l…

Titre provisoire Anabis

Ce premier chapitre expose l'état d'esprit du protagoniste et sa situation, un veuf qui déprime dans sa solitude. J'ai voulu décrire une situation dramatique le plus légèrement possible.

Cosmogonie

Pour les perles en feu qui tombent de la nuit Des bouches de papier offrent leur cœur de nacre Dont le premier baiser cache le simulacre Du jour gonflé d’un miel à la pulpe de fruit.   Chaque goutte de ciel livre un secret sans bruit Dont des langues…

Volutes d’encens pur

Une grappe de marbre accrochée à la rime Le poème s’enfonce au cœur d’un serpentin Dont les boucles de verre offrent au cabotin Des étoiles de soie avec un mot sublime.   Les couleurs de la nuit tout en haut de la cime Dansent comme les yeux d’un hab…

Dans mon tiroir

Elles ont fouillé dans mon tiroir Faisant semblant de ne rien voir Humilié devant le miroir Je n’arrivais pas à y croire   Mes deux amies m’ont pris mon coeur Sans trop savoir le grand malheur Qu’elles causaient au fond de mon coeur Je marcha…

Paysage sans fin

Rougi par la beauté d’une larme en buvard L’oracle porteur d’or traverse la prière Avec des mots crochus qu’il porte en bandoulière Comme un fils de la nuit armé de son poignard.   Des branches de palmier fouillent dans le brouillard Les citernes d’e…

A quoi pensent-elles ?

Elle dort à côté de moi. Nous sommes chez elle. Je ne dors pas. Après notre fou rire de mardi dernier, nous sommes restés encore un bon moment ensemble, moment durant lequel j’ai fait de mon mieux pour ne pas monopoliser la parole. Elle avait beaucou…

Au bord d'un rêve

Le parfum d’une rose en chair de mousseline Trempe l’éternité dans l’onde d’un bassin Dont le miroir copie un étrange dessin Surgi de l’horizon au cœur d’une praline.   Loin par-dessus les pins le sang d’une colline Coule le long d’un fleuve où boit …

Igor et Vadim

Dans la cour, il y avait deux frères, le petit et le grand, Vadim et Igor. Vadim commençait à en avoir un peu marre d'être le petit, mais ça allait plus ou moins. Il s'en arrangeait. Deux élèves de leur classe lui dirent "T'es trop con, Vadim, de te …

Tyranniques pensées

Sous le plâtre bleuté d’une nuit en carton Un astre de papier passe au bord de la scène En détachant du ciel un regard épicène Sur un monde de mots noyés dans du coton.   D’une jarre en émail aux lèvres de laiton Jaillissent des lézards dont le souri…

Brassée d'espace

A la fontaine d’or un ange en barbotine Trempe ses doigts de fleurs dans des flaques de ciel Pour caresser la mer dont les baisers de miel Parfument les cyprès d’une touche câline.   Des traces de couleurs empaillent l’opaline D’un vitrail de nuage o…

Pirogue en flamme

Il creuse le désert et la lande du nord Les roches de la mer et les rives du Tage De son souffle de fer qui brûle le rivage Comme la main de Dieu punit l’homme qui dort.   Son invisible griffe attrape dans un gord Les regards égarés au cœur de ce mir…