Par un chemin de terre au fond d’un profond val

Passe l’écho de voix qui creusent à la larme

Des roches de granite et des bulles de charme

Qui rougissent soudain des maux d’un festival.

 

La fourrure endeuillée en plumage hivernal

Se tache d’un soupir dont le sombre vacarme

Brûle dans les fourrés des drapeaux couleur parme

Qu’une armée aveuglée orne d’un carnaval.

 

La réglisse a coulé sur les pages d’un livre

Lacérant de sa langue une image de givre

Brutalement jetée aux lèvres d’un matin.

 

Puis les ruses du temps ont coloré l’eau vive

D’une chape de plomb coupé de gailletin

Pour que dans la douleur la dévotion vive.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Griffes d'ortie @2015


Publié le 25/05/2025 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 27/05/2025
Je trouve très puissante cette analogie faite avec les gouttes d’eau qui parviennent à travers les siècles à polir la roche. Les larmes peuvent de la même façon polir les regrets où l’âpreté de la vie, jusqu’à ce qu’une alternative survienne. La patience au gré du temps et de la poésie. Et puis il y a tout le mouvement d’un carnaval qui survient alors emporté par une ronde de mots, qui tente de lever le voile sur une réalité cachée qui tente de surgir. Celle d’une dévotion qui résulte du malheur et d’une tristesse, qui semble inconsolable ; et dont j’ai le sentiment que tout n’est pas dit… merci Francis Etienne de faire naître tant d’émotions.
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