Méphistophélès

Otant son gant de soie à la peau de cerise Il touche de sa chair un flacon de cristal Dont il laisse échapper un parfum de santal Qui glisse sur son cou comme un vent de banquise.   Sous sa cape nacrée une joie insoumise Flotte autour de ses yeux d’u…

Instinct et foi

Un insecte en papier dont le fin corselet Brille comme de l’or sous un rayon de givre Cache ses yeux de perle en plongeant dans un livre Son regard prophétique en grains de chapelet.   Il sonde l’avenir sur le bord d’un galet Humant du sel dissous au…

Dentelle d'acrobate

Une hirondelle bâille au bord d’un toit fragile Et d’une aile de soie elle touche le ciel Qui roule son regard dans un bonbon au miel En versant du soleil sur ses plumes d’argile.   Des larmes de rosée ourlent son vol agile D’un trait de crayon noir …

Vingt-trois heures de la vie d'une femme

Parfois dans le silence une main de satin Pose sur mon épaule un souvenir fugace Qu’un parfum de velours reflète dans la glace Qui brouille mon bonheur d’un bout de serpentin.   Au bord d'un espalier deux fauteuils en rotin Dont les oiseaux de nuit p…

Le Poison verbal

     Un mot, un coup. Un mot, un coup. Un mot, un... Les mots tuent. Mais ça ils ne le savaient pas quand ils l'ont frappé avec leurs phrases qu'ils croyaient anodines. Ils ne savaient pas qu'en lui disant : « t'es nulle ! », « pleure pas ! », « el…

Fibres en flammes

En caressant la cendre et son duvet de braise Le vent souffle de l’or sur le palais glacé Que des voiles de brume au sang violacé Baignent du faux reflet d’une sombre fournaise.   Sous les voûtes résonne un murmure de glaise Comme si le silence au go…

HEY YOU_4

“Le silence n’est plus, le silence s’est tû” La perte ne se mesure qu’à l'irrévocabilité de l’absence, seul moyen d’apprécier ce que nous prenons pour acquis: la santé, le plaisir d’une balade dressée sur deux jambes solides, la présence de nos pr…

Au lecteur

Oh ! Je vous remercie D’entrouvrir mon recueil, Et vous accueille ici : Vous êtes sur mon seuil. Éteignez la lumière, Parcourez ce chemin Comme on lisait hier Les dorés parchemins, Les métaux dévorés De secrètes eaux-fortes Aux dessins abhorrés……

Confetti de lumière

Un arlequin brodé sur un coin de rideau Passe à travers le temps comme un souffle de verre Que le soleil emplit d’un grand coup de tonnerre Pour donner aux enfants un éclair en cadeau.   Sur le frêle ponton d’un éternel radeau Des chevaliers de bois …

Voussure d'infinité

Elle a quitté la page où le premier poème Coulait comme du sang au cœur d’un parchemin En suivant pas à pas le merveilleux chemin Qui fige le soleil en cristal de bohême.   Des cloches saluant l’annonce d’un baptême Jettent sur l’horizon des touches …