Mot à mot le désert repousse un abreuvoir

Vers la rive d’un fleuve où nage un crocodile

Parmi les roseaux mus par un souffle fragile

Posé sur le courant comme un bateau-lavoir.

 

D’un ciel couvert de boue il commence à pleuvoir

Des grappes de chardons et des gouttes d’argile

Dont le sable glouton boit la saveur fertile

En savourant la pluie au fond d’un réservoir.

 

Sous des arceaux de verre envahissant la lune

Quelques masques de soie effacent d’une dune

Les traces d’un soleil presque au bout de ses pas.

 

Les hommes pêchent l’ombre au ruisseau du tonnerre

Les femmes liment l’or aux lèvres de la terre

Mais des enfants debout attendent le trépas.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Soierie de marbre @2014


Publié le 19/04/2025 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 19/04/2025
L’eau, cette ressource ultime de la vie et de bien des constructions. Le désert qui gagne du terrain, le crocodile en prédateur à l’affut sont autant de signaux inquiétants. Même lorsqu’elle est présente l’eau semble corrompue (par le crocodile justement ou la terre concernant la boue) ; comme condamnée, ce que suggère avec beaucoup de puissance d’ailleurs le dernier Tercet, avec ce symbole fort des enfants qui attendent le trépas, l’avenir promis à sa perte. A plus tard Francis Etienne.
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