Au bout d’un rêve en flamme une main de satin

Froisse le sommeil frais d’une âme diaphane

Qu’une brindille d’or de son baiser profane

Eveille au plein soleil d’un glorieux matin.

 

Des lézards affairés à compter le butin

D’une nuit de cristal dont le velours se fane

Souillent le sable chaud d’un fil de colophane

Pour que l’archet du jour se colore d’étain.

 

Le musc, l’ambre et l’anis mêlent à leur délice

La vanille d’un vent qui remplit ce calice

Où scintille un nectar aux éclats de rubis.

 

Quelques papillons noirs arpentent le rivage

En cherchant dans la mer un semblant d’alibis

Comme le font parfois les rois en esclavage.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Soierie de marbre @2014


Publié le 21/04/2025 / 3 lectures
Commentaires
Publié le 23/04/2025
Ton poème est très intéressant car nous côtoyons la richesse (satin, or, musc, butin, rubis…) et une forme d’usurpation entre l’éveil en début de poème et l’esclavage qui le ponctue. Il y a le clinquant de l’apparence, et il y a les gailles de l’histoire, tout en subtilité, merci Francis Etienne.
Publié le 23/04/2025
Cher Leo merci encore une fois pour ton commentaire qui va fouiller dans le corps de mon poème et qui trouve ces perles pour lesquelles je ne peux que te remercier. Le monde, et plus largement nos vies, sont remplis de ces richesses dont tu parles et en même temps de l'usurpation de la liberté avec l'esclavage des esprits. Bien entendu, il y a aussi le vernis ce que nous voyons, l'apparence et la tromperie. Je suis persuadé que nos vies sont profondément influencées par ces aspects curieux du balancement du monde, je veux dire de l'alternance des aspects mais aussi de la lassitude. Je trouve qu'il y a dans nos vies une forme de lassitude que nous aimons, que nous détestons, que nous oublions, mais qui, présente, nous transforme en esclave. L'un des symboles les plus significatifs de la fuite et de la lassitude est bien entendu le cerf-volant. Ce jouet qui fait se balancer dans l'air une étoile colorée reste attachée à nos mains qui le dirigent, l'obligent et lui imposent parfois une direction que le vent lui-même ne cherche plus à combattre. Nous sommes tous des cerfs-volants dont l'ombre parfois vient distraire notre vie dont nous attachons les fils à nos profondes aspirations. Merci Léo encore une fois pour être aussi fidèle à la lecture de mes textes et pour être aussi proche de leur signification par tes magnifiques commentaires. Cordialement, Francis Etienne. Les mots froissent le temps sous des bougies d'argent que le vent déshabille en se décourageant.
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