Parole interdite

     Des mains d'ombres couvrent ta bouche, tu ne peux t'exprimer, ta voix est coupée dans son élan, inaudible. Le coeur battant tu entends murmurer : « Tais-toi ! Tais-toi ! Tais-toi ! » . Elles t'imposent le silence, d'elles, tu dois faire comme si…

Salicorne de l’aube

  Un pétale de soie éclate dans le miel Comme un four à couleurs dont les lèvres de brique Cuisent le souvenir d’un monde ésotérique Echappé de la mort à la bave de fiel.   Caché dans le cristal d’un lointain arc-en-ciel Le temps épuise l’or d…

Titre provisoire Resuscitare

Ce premier chapitre expose l'état d'esprit du protagoniste et sa situation, un veuf qui déprime dans sa solitude. J'ai voulu décrire une situation dramatique le plus légèrement possible.

Oiseaux de mer

Ils enjambent l’écume où s’engouffre la brise Et marchent vers le ciel plié dans ce mouchoir Que les mains de la fée ont déjà laissé choir Sur le rivage calme à la peau de cerise.   Leurs ailes de satin dont l’aube s’est éprise Fouillent l’éter…

Impressions new-yorkaises

    Dans sa peau de miroir la tige de métal Perce l’éternité d’une griffe d’orage Et repousse la peur à la porte d’un âge Où le refus de l’aube est un crime fatal.   L’horloge de la vie et son long récital Carillonne au zénith dans un bain de…

Chiffres de verre

Les mots sont des tiroirs où s’écaille la laque Qui recouvre nos peaux d’un reflet opalin Puisque sous leurs fermoirs une nasse de lin Brode nos souvenirs d’une lumière opaque.   La margelle d’un astre encercle d’une flaque Un souffle appesanti…

Mon frère.

Il avait déjà fait une tentative. J'avais été bouleversé par la nouvelle. J'avais eu l'initiative d'aller le voir à l'hôpital. Il avait refusé. J'avais, il avait... C'est un résumé de notre relation. L'image que j'avais de lui était celle d'un menteu…

Journal d’un passeur d’âmes

Des fragments de miroirs pris dans un ciel d’été Réfléchissent sans fin l’image de la terre Où des hommes lassés par le poids de leur pierre Ferment leurs yeux usés à toute éternité.   Quelques anges trahis ravaudent leur beauté Comme des fleur…

Les saints

Ils toucheront la nuit de leurs mains en ivoire Et sur le chemin creux qui mène au grand ruisseau Ils cueilleront du sang sous un large arbrisseau Qui abrite le temps et l’or de la mémoire.   A chacun de leurs pas leurs corps couverts de moire …