Comme se meurt le jour aux lèvres d’un soupir
Ainsi s’en vont le temps et ses pages de paille
Lorsque de nos amours un dernier mot tressaille
Devant un cœur éteint et prêt à s’assoupir.
Quelques trésors jaunis que nous laissons croupir
Dans des trous de mémoire où rouille la grenaille
Ternissent le soleil d’une bulle d’écaille
Qui coule sur la joue où tout vient se tapir.
Nos mains laissent glisser les mèches de notre ange
Et nos yeux amaigris que le sommeil démange
Perdent de leur éclat la belle profondeur.
Puis nous nous en allons le long de notre vie
Pauvres, nus et perdus hors de notre exuvie
Comme des hannetons qui cachent leur laideur.
Francis-Etienne Sicard Lundquist
Griffes d'orties@2014