Roucas Blanc
C’est un certain 7 juin que je vins au monde. Ne me demandez pas lequel. Pour de vrai, je n’y croirais pas : La vie est passée si vite. C’est si loin. Je n’ai pas envie de m’en souvenir. Au demeurant, cela a t-il grande importance à quelques années près ?
Lors de ma naissance, ma mère n’était pas là. C’est ma tante qui m’a donné le jour. Pratique, elle vivait avec nous. Nous, c’est papa, ma mère officielle et ma mère-tante (que ma mère officielle nomma plus tard non sans humour (le sien) « emmertante ». Je pris en grandissant l’habitude de la nommer maman, ce qui exaspérait mon géniteur, lui jetant à la face son erreur de distributeur de gènes. Erreur qui aurait pu être explicable, mes deux mères étaient jumelles et se ressemblaient comme deux gouttes d’eau. Seule une petite cicatrice au coin de l’œil de ma mère officielle les distinguait, souvenir d’un chahut de l’enfance.
Je suis né avide de découvertes. Sitôt le cordon coupé, je rampai vorace vers la fontaine à lait que me…