Un feuillet tombé, l'encre sèche. J'écris. Parle pour me sevrer du silence, de la mort et de tous ces abandons. Enfermé comme mon propre prisonnier. L'acacia n'est plus, je rentre déjà. Dans ma chambre et ses murs étouffants. J'ouvre la fenêtre sur mes ombres.
L'injustice court toujours dans ma tête. Je ne vais pas la rattraper. Je ne vous reverrai plus. Je mélange tout puisque le temps s'est chargé de broyer. Je me regarde encore faire le tour de mes pas, chercher un sens à tout ça, croiser mes doigts l'air de rien, croire en l'esprit humain. Je vous hais comme un enfant.
Je resterai parmi les arbres à guetter la bise. La saison laborieuse, le sentiment lâche. Je ne crois plus aux fables imposées. Il est l'heure d'écouter l'écho de mon cri. Je vois la montagne sur la mer, l'urgence de vivre sur la résignation, l'allégresse sur le trépas.