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203 Premier voyage : Honfleur
J’ai commencé mon épopée avec la Peugeot 203. Chaque jour, elle m’emmenait de chez moi jusqu’au boulevard Malesherbes, à Paris. Un week-end, avec Angelo, on a décidé de partir à Honfleur. C’était notre première escapade avec la 203.
Sur l’autoroute, alors que je conduisais, j’ai remarqué que la jauge de température du radiateur montait rapidement. J’ai demandé à Angelo :
— C’est normal que ça grimpe comme ça ? Je suis déjà à 90 degrés.
Mais ça continuait à monter.
Je gardais un œil fixe sur cette flèche, presque obsédé.
— Ah, dis donc, on est à 100 degrés !
À peine avais-je prononcé ces mots que le bouchon du radiateur a sauté, entrouvrant le capot. Heureusement, la sécurité l’a empêché de s’ouvrir complètement.
Je me suis aussitôt arrêté sur la bande d’urgence. En ouvrant le capot, on a constaté que le bouchon du réservoir d’eau avait bel et bien explosé. Le radiateur devait être encrassé, ce qui avait provoqué la surchauffe.
Nous voilà donc en panne sur le bord de l’autoroute. Juste à côté, un champ, et dans ce champ, un agriculteur travaillait sur son tracteur.
— Attends, dit Angelo, on va lui faire signe.
À l’époque, les champs longeaient encore l’autoroute, séparés seulement par un grillage. On pouvait facilement échanger quelque chose à travers.
On l’a appelé, il est venu vers nous.
— Le bouchon du radiateur a sauté, lui ai-je expliqué. On aurait besoin d’eau… et si possible, d’un bouchon de rechange.
— Attendez, je vais voir ce que j’ai, nous a-t-il répondu.
Il est retourné à son tracteur et nous a rapporté un gros bouchon en liège, parfait pour remplacer celui du radiateur. Il nous a aussi donné un chiffon pour le caler solidement.
On a rempli le radiateur, fixé le bouchon avec le chiffon… et nous voilà repartis. Direction Honfleur — pas Deauville, comme j’ai failli le dire !
Arrivés à Honfleur, on a réservé une chambre dans un petit hôtel sur le port, tout près de l’église Sainte-Catherine. Ce fut le premier vrai voyage de la 203.
De retour à Paris, je l’ai emmenée au garage. Ils ont nettoyé le radiateur, et plus aucun souci par la suite. Elle était presque neuve, dans un état impeccable. Son vert pâle, typique des années 60, avait ce ton “pomme claire” qu’on voyait souvent à l’époque.