Histoire de ma 203 Peugeot
Vacances au Lavandou

Premier grand voyage : Le Lavandou

Le premier grand voyage, c’était avec Angelo. On était jeunes, on avait envie d’aventure. On quitte Paris par la Porte d’Orléans, et direction le sud.

— « On roule toute la nuit ? » me lance Angelo.

— « Oui, comme ça, on se réveille avec la mer. »

On roule, on roule… Les panneaux changent, l’air se réchauffe. Et au petit matin, nous voilà arrivés au Lavandou. Par hasard, en circulant, on s’arrête près d’une petite plage. Juste à côté, un hôtel discret. On pousse la porte, on demande :

— « Vous avez une chambre ? »

— « Oui, pour combien de temps ? »

— « Une semaine. »

Le bonheur simple. Quinze chambres à peine, un petit parking pour ma 203, le bruit des vagues pas loin.

On est épuisés, mais la mer nous appelle. On file à la plage. Moi, je m’allonge sur le sable… et je m’endors aussitôt. Quand je me réveille, catastrophe : un côté de mon corps est rouge vif, brûlant. L’autre est resté blanc. Je ne sais pas si je dois rire ou m’inquiéter.

— « Mon Dieu, Michel… Tu es… bicolore ! » rigole Angelo.

Je me dis que j’aurais pu faire un malaise en rentrant dans l’eau. Mais à vingt ans, on se croit invincible.

La semaine file comme dans un rêve : petit-déjeuner, restaurants au bord de la plage, dîners sous les lampions. On parle, on rit, on bronze (enfin… pour moi, j’essaie d’équilibrer les couleurs).

La plage est familiale. Des enfants jouent au ballon. L’un d’eux me le lance, et je passe un long moment à jouer avec lui. Angelo prend des photos. Quand je les revois aujourd’hui, je revois aussi cette insouciance.

Puis vient le retour sur Paris. Angelo reprend ses affaires d’architecte, moi mon poste de réceptionniste boulevard Malesherbes, pas loin de la Madeleine. Et ma 203 ? Elle a filé comme une reine sur tout le trajet, sans un seul problème.

Premier grand voyage, première victoire de ma titine… et premier souvenir à deux, avec Angelo, au Lavandou.