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Préface
Il y a des voitures qu’on achète, et d’autres que l’on rencontre.
La mienne, je ne l’ai pas seulement possédée : je l’ai vécue.
Une Peugeot 203, née le 28 avril 1960. Le même jour que moi. Un hasard qui a scellé notre histoire et qui l’a transformée en une compagne de route, ma sœur jumelle de métal et de velours.
Ce livret est son histoire. Notre histoire.
Chapitre 1 – La rencontre
Lorsque j’habitais à Paris, je travaillais dans un hôtel, et j’avais une voiture Golf GTI, et je m’étais fait arnaquer par un garage. Je l’avais acheté à crédit, mais je l’ai gardé deux ans. Comme je passais dans toutes les rues et provoquais un brouillard londonien à chaque fois, je me suis décidé à la vendre. J’avais mis une pancarte sur la lunette arrière à vendre. Elle est partie, elle est vendue.Tout se vend même une voiture style comète qui traîne une queue noirâtre.
Je sortais avec un Italien, Angelo. Lui, Angelo, roulait en Citroën Traction 11B, une très grosse traction à trois vitesses, que j’avais conduite une ou deux fois. C’était vraiment un char à conduire. C’est sûr que c’était impressionnant. Et quand on se baladait dans Paris, on était remarqués. Les gens prenaient des photos, nous faisaient des signes, bravo, etc. Angelo me demande pourquoi je n’achetais pas une voiture ancienne. J’ai dit oui, pourquoi pas. Qu’est-ce que je pourrais acheter comme voiture ancienne ? J’ai dit je ne veux pas d’un char.
Alors on a commencé à faire des petites annonces. Et puis on est tombé sur une 203. Il y avait une petite annonce pour une 203 verte qui disait qu’elle roulait toute distance. Il y avait un numéro de téléphone, on l’a appelé. Elle était en Normandie, au nord de Paris. Nous sommes allés la voir. Et puis le monsieur nous a accueillis. La voiture, c’était une première main. Il avait encore la carte grise d’origine. Au compteur, il n’y avait pas tout à fait 50 000 km. Je ne sais pas parce qu’à l’époque, une fois qu’on est arrivé à 100 000 km, le compteur repartait à zéro. La voiture avait 30 ans. Mais apparemment, elle avait 50 000 km au compteur.
Donc il sort la carte grise. Il nous la montre. Et je remarque immédiatement, la date de première mise en circulation, le 28 avril 1960. J’ai dit à Angelo, regarde. Elle sortait de l’usine le jour où je suis né. Évidemment, ça faisait déjà probablement une coïncidence. Mais déjà, elle était mienne. C’était flagrant qu’on devait l’acheter. Ne serait-ce que ça ! Peu importe si elle roulait presque ! J’étais obsédé par cette date sur la carte grise, la même que sur ma carte d’identité. Incroyable !
Donc nous l’avons essayée. Je l’ai essayée. Très, très maniable. Très facile à conduire. Nous sommes repartis avec. Direction Paris. Je roulais en 203. La première fois que je suis arrivé à l’hôtel où je travaillais avec cette 203, je me gare devant l’hôtel comme à l’accoutumée. Mon chef de réception et tout le personnel arrivent me voir. Ils me disent, mais qu’est-ce que c’est que cette voiture ? Qu’est-ce qu’elle est belle ! Je dis, c’est une Peugeot 203. Je l’ai achetée. Je raconte la petite anecdote de la carte grise. Elle était sortie de l’usine le même jour que moi, au moment où je sortais de maman.
To be continued...