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Piane-piane. 

Tu ne parles pas.

Du carbone. 

Des aires rétrécies. 

 

Face noire d’un rictus. 

D’une lune à figure. 

Vin aigre ou glacière. 

Tes pieds naufragés mouillent ton encre. 

 

 

Et ta bouche d’égout n’est pas langue morte.

Ni ton cri

 

 

Sur ton lit ouvert à plat ventre tu veux voir 

La trêve à mesure qu’elle se tait

La pointe de lumière à mesure qu’elle barre ta porte 

 

L’attente sans silence flotte en ton corps gluant solitaire

Visage rongé rejoint terre ferme

Écoeurée des sédatifs tu souris : je vais bien

 

J’écris

Piane-piane


Publié le 27/03/2022 /
Commentaires
Publié le 27/03/2022
heureuse de te lire. Texte noir, sombre qui termine par son contraste lumineux: "je vais bien" Le contraste: ta signature J'aime tout particulièrement: "Et ta bouche d’égout n’est pas langue morte." Ainsi que "Tes pieds naufragés mouillent ton encre." Une lumière derrière la porte: tu écris. Encore une fois: ton écriture contrastée, ta signature, j'aime Merci pour ce partage
Publié le 27/03/2022
"Et les soirs où l’enfant Joue et sourit, De joie aussi, La lune s’arrondit... Et lorsque l’enfant pleure, Elle décroit Pour lui faire un berceau de lumière... Et lorsque l’enfant pleure Elle décroit, Pour lui faire un berceau de lumière..."
Publié le 29/03/2022
Pour tes commentaires. Et comme j’ai pu - il y a très très longtemps - écouter en boucle mecano. J’en ai encore la saveur au bord du sourire :)
Publié le 27/03/2022
Ton texte me fait penser à une pupille d'abord dilatée qui se contacterait ensuite. L'univers infini devient chambre à coucher mais je vais bien. ;-)
Publié le 29/03/2022
Pour ton commentaire si pertinent ! Bientôt une nouvelle corde à ton arc : critique dans l’art poétique ? ;)
Publié le 29/03/2022
Le naufrage du corps, j'ai l'image de l'oeuvre majeure de Géricault en tête à la lecture de ton poème. De l'indicible souffrance qui pourtant impose une pyramide d'espoir comme pourrais l'être ton "je vais bien", bouleversant. Merci Allegoria.
Publié le 03/04/2022
Oui, belle image que celle du radeau de Géricault. Drapeau blanc, et au loin - le navire salvateur :)
Publié le 30/03/2022
l'art du spleen poétique, toujours des images profondes arrachées à la raison, les objets et les maux détournés de leur fonction initiales. Lorsque l'on te lit ma chère Allegoria, on a toujours cette impression d'aller en terre inconnue, sans savoir où l'on va poser le pied. Et moi j'aime beaucoup me perdre, moi qui suis si cartésien dans mes écrits. Bien à toi.
Publié le 03/04/2022
au cher cartésien que tu es. Rien de plus constructif que nos différences :)
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