Les rires moqueurs. Les regards persifleurs. Sans considération. Un poison avalé de force, coulant dans mes veines. Toxique comme les mots qui l'accompagnent par dizaines. Cela pique. Perfusée. Encore aujourd'hui perfusée pour m'en débarrasser. Un sérum administré : la poésie. Dans un cri elle me nettoie l'abdomen, délivre de la nuit mon corps en peine, réveille mon coeur atrophié. Mon sang, des vers, ma chair, de la prose, mes émotions, droguées, éclosent. Quelques traces du poison restent. L'antidote aussi. Lors du leste il l'anéantit. Par la vie des sentiments il maintient le courant. Alors j'écris. Depuis, les yeux perçant les frontières j'essaie, en prose comme en vers, d'apporter la lumière réfléchie de mots sincères aux plus démunis.
Lucie R