L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

En creusant le soleil d’un cri de mandoline

L’homme vêtu de sel étend la siccité

De sa peau de serpent à la férocité

De son regard privé d’une larme orpheline.

 

Sur un tapis de feutre une ombre d’opaline

Dessine des hasards dont la lubricité

Coule comme du vin bu par voracité

Pour voir flétrir du sang sous une figuline.

 

Un page en habit d’ange offre sur un plateau

La tête du prophète aux marches du château

Où repose un instant un souffle de souffrance.

 

Puis la nuit se retire en laissant son satin

Couvrir le corps glacé d’un terrible pantin

Qui pleure sans amour les jours de son enfance.  

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Braises de glaise@2015

 


Publié le 09/09/2024 / 9 lectures
Commentaires
Publié le 09/09/2024
L'illustration très réussie semble tout à fait évocatrice... Merci pour ce partage.
Publié le 09/09/2024
Merci beaucoup chers Myriam pour ce commentaire qui souligne avec attention vous lisez les textes que je publie. Merci encore de tout cœur pour votre fidélité à lire mes poèmes. Cordialement Francis Étienne
Publié le 10/09/2024
C'est poignant ce que vous écrivez mais c'est parfois difficile à traduire avec mes mots comme une version de Suétone...
Publié le 12/09/2024
Chère Myriam merci pour votre commentaire qui me touche beaucoup et votre rapprochement avec Suétone me fait sourire car au cours de mes études j'ai eu maintes fois l'occasion de me battre avec les hommes illustres ou les douze Césars ! Et il est vrai que traduire Suétone , comme tacite, est souvent ardu. On en comprend la pensée mais on cherche les mots pour la traduire, et si j'osais, je dirais que c'est là la marque des grands écrivains. On ne peut pas plagier Suatone ou Tacite, comme d'ailleurs Proust ou Chateaubriand. Merci encore Myriam pour l'attachement que vous montrez au texte que je publie. Cordialement, F. Étienne.
Publié le 10/09/2024
Je découvre la siccité et figuline, merci Francis. Cet homme revêt le chaos et peut-être même la cape de l'apocalypse... ton poème convoque le désespoir au chevet de l'humanité pour lui faire regretter jusque son dernier souffle, où même les anges semblent être reniés. C'est très fort.
Publié le 12/09/2024
Cher Léo, ravi que tu découvres de nouveaux mots, fort rares, que je puisse parfois dans les pages de vieux dictionnaire et que j 'aime insérer dans des textes car leur rareté donne au texte une authenticité liée à la langue. L'homme qui « revêt le chaos et peut-être même la cape de l'Apocalypse " ressemble à ce juif errant dont la légende rapporte qu'il traverse le monde depuis des siècles. Ce mythe m'a souvent inspiré car il porte en lui la notion d'errance que nous connaissons tous par moment. Errer est naturellement associé au peuple juif mais c'est aussi un élément de nos vies personnelles que nous devons prendre en compte pour progresser. L'errance, comme tu le soulignes très bien, est une expression presque physique du regret et qu'est-ce que le regret sinon le départ de l'errance. Quand nous commençons à regretter nous nous engageons dans un chemin dont nous ne connaissons pas la destination. Ainsi l'errance et le regret nous ramènent-ils à nous au centre même de notre vie et nous font contempler la misère que nous sommes, dans laquelle « même les anges semblent être reniés » . Que sont ces anges sinon l'expression d'une lumière qui ne se manifestera pas dans l'errance et qui par contre va mettre en évidence les ténèbres. Très belle approche du poème dont je te remercie, très belles expressions nées de ta sensibilité à la lecture, très beau témoignage de ta fidélité à lire mes textes. Merci Léo. Cordialement F. Étienne. Un anneau de lumière où rouille le destin entoure l'univers du fumet d'un festin.
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