L'atterrissage. L’exit.
Faut se rendre à l’évidence. Pas encore l’heure de la sortie de barbie. Mais toujours à la bouddha, Josy, elle se met en mode tour d’ivoire. Ou jolie barrière de bois.
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L’avion atterrit sans nuages. Style calotte de velours. Les maxillaires de Patrice se détendent. Je le vois lever la tête, suivre le pitch de l’hôtesse ; je sens qu'il fuse, analyse. Le ton - pas suffisamment câlin à son goût - lui fait l’effet d’une clim.
C’est rassurant et effrayant, comme j’le connais, Patrice. Pas d’inconnu. Un Tarzan pur souche. Et là, j’vous entends déjà : “ton Patrice, tu ferais bien de l’éduquer.” Mais non. Merci. On est bien. Du quasi sans averse. Pan et sa Clochette.
Je hoche d’un regard. Patrice se bagarre avec ma valise. Il en aurait presque oublié la moiteur de l’air, l’ambiance à la Barbara. Râté. On quitte walt disney pour le glam. Réaction épidermique immédiate. Il bave. Et Clochette jette l’éclair.
Miss B. donne de “l’uncle David”et de la limousine noire. “Oooooh dear Patrice”. Je grince des dents. Pas longtemps. La Bentley a vite fait de carotter la vedette à la navette. J’accepte sa proposition de nous déposer. Face à un Patrice baba.
This is where the adventure begins.
Les passages obligés : l’administratif et la récupération des affaires en soute. J’ôte tout de go le chariot de bagages à Patrice, et je l’envoie en repérage.
Qu’il cherche “l’uncle David” loin de miss crinière ! Il part penaud - lui, vous dirait ça de façon plus crue. Je pouffe en lui sifflant : conduite à gauche !
Bah. Bref, je l’aime cet idiot.
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Et c’est là QUE l’aventure commence VRAIMENT. Croyez-moi ou pas. On retrouve Patrice en pleine voie - renversé, allongé, terrassé - de tout son long, les voitures autour à l'arrêt. Et j’crois entendre “so stupid” sortir de la bouche rouge de miss B.
De la catégorie des imperturbables, ni une ni deux, je lui file le caddie à miss B. Une foule de curieux commence déjà à s’amasser. Je fonce dans le tas. J’explique. Un type confirme qu’on s’occupe de nos bagages et que l'ambulance ne va pas tarder.
Et elle n’a pas tardé. Les soins d’urgence, et Patrice bien secoué s’y retrouve installé. Je cherche Barbara de la prunelle. Polie, je tenais à lui faire passer trois mots. Mais je la vois s’éloigner avec deux mecs louches, direction sa Bentley.
Patrice, knock-out, ne tarde pas à faire surface. Il regarde - la peur dans l’âme. Il se tourne vers moi. Je souris. Et sa main dans la mienne, je le rassure. Topo léger sur la situation. Il encaisse tristounet le “so stupid” de la sensuelle Barbara.
Je respire. Compte jusqu’à quatre. Pas d'œil revolver cette fois. Suis pas de glace.
Je voudrais avoir - juste là en face - la miss. Dire de mon homme qu’il est un idiot, c’est MA prérogative - privilège exclusif à Josy. Pour qui elle se prend la miss B. !
L’arrivée à l’hôpital stoppe net la rancœur. Les passages obligés - à nouveau. L’administratif et la série d’examens. Rien de grave sous le soleil. On se détend.
Flegmatique, j’ai l’encéphale qui pointe Mahébourg. Direction beau vallon.
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On n’a pas quitté l’hôpital que je rêve la totale : cocktails ourites serveur palmiers piscine transats. Et nénuphars. Basta l'accrochage et miss B. Quand je vois Patrice - bizarre.
Glisser dans sa poche un papier. Ah ?! …