C’est lundi. Un baiser, un t'aime, et à la bourre on part. Patrice dans sa Mégane, et moi dans une électrique mauve. Une occas. Et ma foi, c’est plutôt drôle d’être écolo et de recharger sa berline tous les soirs. Mais je dérive là. Le notebook balzacien.
On va changer la donne. Donc lundi. Je suis au feu, le portable sonne. C’est rouge, je réponds. J’entends. “Josiane, c’est Jean-Luc”. Jean-Luc, le patron de Patrice. Et on peut dire que ces trois mots, c’est le commencement du début.
Je me retrouve le mardi - valise. Et Patrice - prête au décollage. Aéroport. Guichet. Avion Ryanair. Destination île Maurice.
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Vous me direz : dans la vie réelle ? D’un jour au lendemain, vous rigolez ? Et pourtant. Pas impossible. Je travaille dans l’indépendance. J’y reviendrai.
Parce que là, vraiment c'est pas le propos. Je louche mi-amer sur ma gauche. Mon gai luron mon Patrice va se la jouer grand prince excité.
C’était audacieux, les billets dernière minute. Mais là, sérieux, du hublot, et sur les ailes : zéro crainte, j’étais plutôt ravie. Côté turbulences, le moins du moins.
Et cette nana à iphone se démarche à sa gauche. Pose son cinéma. Et mon Patrice ni une ni deux craque sur le premier “perhaps”.
Un coup de genou. Histoire à lui rappeler. Eh, suis là ! Avec mon français, mes cheveux, ma robe, et mon parfum. Un peu plus, il lui jouerait du Bach, et des étoiles !
“One lost, ten found again”, il dit dans son anglais tout proximo. La jeune Barbara est en détresse, un cauchemar, vous comprenez ! Et moi, je commence franchement…
Elle lui donne du “nice man” à la maureen o’hara. Allez ! je suis la nénette au yoga, à la sagesse d’un bouddha. Elle veut des bulles, une coupe, un champagne.
Je demande un vittel.
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Et l’atterissage. L’exit. Parce que ça, c’est Josy.