Ma plume est un rasoir qui découpe l’image
Sans toucher au venin des voiles de satin
Dont mes mots filent l’or le long d’un serpentin
Envoûté par mes doigts comme colombe en cage.
Sous mes lignes de lin des débris de mirage
Collent des bouts de vent aux lèvres d’un pantin
Qui danse un menuet avec un diablotin
Dont les pas de velours foulent un sarcophage.
Parfois presque parfait le parfum de la nuit
Presse contre mon cœur sa chair fraîche de fruit
Puis tache de son encre une page de neige.
C’est ainsi que se meurt en marge d’un cahier
La parole grimée au fard d’un sortilège
Qui glisse sous ma main son poison de papier.
Francis Etienne Sicard Lundquist
Marbre de soierie @2014