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Ma plume est un rasoir qui découpe l’image
Sans toucher au venin des voiles de satin
Dont mes mots filent l’or le long d’un serpentin
Envoûté par mes doigts comme colombe en cage.
 
Sous mes lignes de lin des débris de mirage
Collent des bouts de vent aux lèvres d’un pantin
Qui danse un menuet avec un diablotin
Dont les pas de velours foulent un sarcophage.
 
Parfois presque parfait le parfum de la nuit
Presse contre mon cœur sa chair fraîche de fruit
Puis tache de son encre une page de neige.
 
C’est ainsi que se meurt en marge d’un cahier
La parole grimée au fard d’un sortilège
Qui glisse sous ma main son poison de papier.

Francis Etienne Sicard  Lundquist 

Marbre de soierie @2014
 


Publié le 24/11/2024 / 9 lectures
Commentaires
Publié le 25/11/2024
Le dernier tercet est une petite perle. J'aime.
Publié le 27/11/2024
Merci beaucoup pour cette remarque qui me touche beaucoup et j'espère bien vous revoir tout au long des poèmes, que je publie quotidiennement. Cordialement, Francis Étienne
Publié le 25/11/2024
Le pouvoir de l'écriture et de sa dualité, entre ombre et lumière, à la fois caresse et arme, vérité et mystères... et que serait-elle sans le poète qui lui prête vie.Merci Francis Etienne pour ton dévouement au service des mots, et les tiens se veulent universels et intemporels.
Publié le 27/11/2024
Merci cher Léo pour un commentaire encore une fois très pertinent qui me touche beaucoup. Tu sais très bien que les mots sont pour moi une matière, comme la peinture peut l'être pour un peintre, et je cherche les nuances comme les couleurs fortes. La poésie est essentiellement une réalité de l'écriture. J'irai jusqu'à dire qu'elle est la langue noble de l'écriture, ce qui ne veut pas dire que la prose est une langue inférieure. En effet la poésie peut traduire toutes sortes de sentiments, toutes sortes de ressentis, toutes sortes de touches et de sensations. Elle est capable de nous porter dans des univers insoupçonnés dans le monde prosaïque. Elle ouvre les portes d'un au-delà de la fracture. C'est aussi pour ça peut-être qu'elle est beaucoup moins lue, car ouvrir une porte sur l'inconnu peut-être effrayant. Comme tu le sais, beaucoup de mes poèmes touchent à des souffrances, parfois des laideurs. Mais c'est grâce à la poésie que j'arrive à toucher en moi ces nuances de la vie que l'on considère souvent comme trop éloignées de notre conscience. Tu parles avec une grande justesse « de pouvoir de l'écriture et de sa dualité » mais aussi de « vérité et mystère ». Que fait-on de l'écriture ? Si elle est un pouvoir, il faut l'exercer, si elle est dualité, il faut l'utiliser comme un miroir, si elle est vérité il faut la suivre mot par mot et si elle est mystères, pourquoi en aurions-nous peur ? Merci Léo encore une fois pour une réflexion profonde qui m'a permis de me confier avec un peu plus d'intimité. Cordialement, Francis Étienne. Sous la roche d'un feu se glisse en un instant la parcelle d"argent d"un tambour très distant.
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