Sous sa botte de cuir un homme abandonné

Regarde sur un pont le fleuve et son flot sombre

Happer de leurs éclairs les derniers coins de l’ombre

Qui envahit son cœur d’un froid irraisonné.

 

Les images d’un monde où trépasse étonné

Le souvenir d’un temps que déjà tout encombre

Fusent entre les mains comme un bruit de décombre

Assourdissant le jour déjà empoisonné.

 

Impalpable brouillard arraché de la rive

Les larmes du regard partent à la dérive

Comme des troncs portés par la force des eaux.

 

Puis une main de femme à la peau de banquise

Se glisse autour du corps sans aucune surprise

Enlaçant d’un baiser le bronze des barreaux.

 

Francis-Etienne Sicard Lundquist

Griffes d'orties @2014

 


Publié le 02/09/2025 / 12 lectures
Commentaires
Publié le 04/09/2025
Le temps qui passe à la vitesse de l’éclair et e quotidien qui gâtent les vies et qui nourrissent remords et regrets. L’uniformité des vies aux destins inéluctables semblables à des prisons tant collectives qu’individuelles, tout ce qui tue à petit feu jusqu’au baiser de la mort. Merci pour ton poème magnifique et plein de sens Francis-Etienne.
Publié le 28/09/2025
Merci Léo. Ah, les remords, les regrets, le temps qui s'épuise comme une cruche d'eau, le pourrissement de la vie qui s'éteint, voilà bien un thème que les poètes ont bien usé depuis toujours et cependant la poésie laisse toujours un nouveau rayon de lumière éclairer cette vérité si crue. La danse du temps et de la mort, que Villon a très tôt mise en scène dans ses poèmes, elle nous effraie mais elle nous charme. Si nous n'étions pas mortel, la poésie serait-elle aussi nécessaire ? J'en doute. Merci Léo pour ces lignes si profondes. Cordialement et à plus tard; Francis-Etienne. Au manège des mots les enfants s'étourdissent D'une fine musique où les jours se ternissent.
Publié le 05/09/2025
Prise par l'atmosphère, souvenirs de fins de vie qui remontent, je ne sais pas vraiment "critiquer" un texte, me fiant au ressenti. J'y vois la vieillesse, la tristesse, l' amertume collant au paysage. C'est bien rendu.
Publié le 28/09/2025
Merci Valérie 87. Votre commentaire me touche beaucoup et vos visions sont proches des sensations que le texte développe en mots Merci de tout coeur. Francis-Etienne
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