Quand au creux de nos mains nous voyons l’existence
Rouiller nos doigts fourbus d’un sommeil éternel
C’est que nos yeux usés à fuir dans un tunnel
Epongent de leurs cils des larmes sans substance.
Notre mémoire noie au cœur de l’inconstance
Des regrets étouffés par l’amour maternel
Dont nous portons les fruits jusqu’au souffle charnel
Comme des baladins qui passent à distance.
Les rires de l’enfance épouvantent nos peurs
Détrempant le soleil dans des bains de vapeurs
Que nous traînons en nous depuis notre jeunesse.
Pourtant dans nos cahiers nous avons tous écrit
La date d’aujourd’hui sur le long manuscrit
Que nous fermons souvent avec tant de tristesse.
Francis Etienne Sicard Lundquist
Soierie de marbre @2014