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Quand au creux de nos mains nous voyons l’existence
Rouiller nos doigts fourbus d’un sommeil éternel
C’est que nos yeux usés à fuir dans un tunnel
Epongent de leurs cils des larmes sans substance.
 
Notre mémoire noie au cœur de l’inconstance
Des regrets étouffés par l’amour maternel
Dont nous portons les fruits jusqu’au souffle charnel
Comme des baladins qui passent à distance.
 
Les rires de l’enfance épouvantent nos peurs
Détrempant le soleil dans des bains de vapeurs
Que nous traînons en nous depuis notre jeunesse.
 
Pourtant dans nos cahiers nous avons tous écrit
La date d’aujourd’hui sur le long manuscrit
Que nous fermons souvent avec tant de tristesse.
 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre @2014


Publié le 01/12/2024 / 6 lectures
Commentaires
Publié le 01/12/2024
Le temps et son inexorable usure sur les organismes et les âmes avant que tout ne disparaisse. Ton poème est intense car tu traduis parfaitement bien le sentiment que tout se grippe et s'obscurcit. C'est d'autant plus fort que tu le mets en balance avec le temps révolu de le l'enfance et de la jeunesse, et le sanctuaire maternel comme un écrin d'éternité qui ne l'est que pour le souvenir, qui finit d'ailleurs par défaillir. Vraiment très fort.
Publié le 01/12/2024
Que c'est sensible et beau ! Merci
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