Gihelm (JLM) est un charmant garçon, bonne famille, belles études, un poste de haut niveau acquit au fil des temps grâce à ses compétences, bien que limitées, mais compensées par un entregent à nul autre pareil.
Son père industriel de province lui avait permis de s’introduire dans cette filiale d’un grand groupe français où il avait fait merveille dans l’art de complimenter avec tac ses supérieurs hiérarchiques. Il savait aussi intervenir dans les situations les plus complexes où personne n’y comprenait rien alors que lui, sans en savoir plus, parvenait à séduire l’assemblée avec de belles paroles. On le qualifierait aujourd’hui de “politicien”.
Devenu chef de service responsable d'un secteur commercial, il était confronté à la concurrence de ses collègues qui, comme lui, ambitionnaient le poste de directeur général. Ils avaient bien compris l'obstacle que JLM représentait pour leur ambition et fourbissaient les plus noirs dessins. Lors des réunions hebdomadaire des chefs de service on assistait à des échanges feutrés d'hypocrites amabilités qui visaient immanquablement à noircir et à dévaloriser le travail du présentateur. Même au cours de weekend de “stimulation”, le principal concurrent de JLM s'était alors distingué lors d'une course de karting en équipe en prenant des risques inouis pour le coiffer sur la ligne d'arrivée. Il faut dire que cette personne Ef ixl (FXL), était d'une folle ambition, du genre à “rayer le parquet avec ses dents”. On a su que lors de son entretien d'embauche le PDG lui avait demandé pour conclure la conversation: ”Dites moi, quel sera votre projet ici?” et lui de répondre; “prendre votre place”.
Oups!
Cette familiarité, signe évident d'un esprit conquérant d'entrepreneur tel qu'on les promeut de nos jours dans les bonnes grandes écoles s'était de nouveau manifesté quelques années plus tard. FXL avait estimé lamentable la direction des équipes commerciales par son dirlo général Jague (JAG), son supérieur direct. Et il n'avait pas hésité à faire part de son avis au PDG et de se proposer de prendre la place de ce “loser”. Il avait préparé a cette fin quelques lignes traçant une future réorganisation heureuse. Notre PDG qui n'ignorait pas les faiblesses de la direction de équipes commerciales et qui n'en était pas à son premier ambitieux, le remercia gentiment de sa proposition.
Evidemment l'affaire se sut et JLM en ressortit plus fort. Il fallait dès lors que cette victoire par faute de l'autre se matérialise au plan financier. A cette fin il se rapprocha du DRH qui avait la main sur les rémunérations du personnel, cet individu, Erik, bardé de diplomes en sciences économiques et sociales, en ressources humaines, avait déjà fait ses preuves dans différentes usines du groupe en optimisant les effectifs et les grilles salariales tout en matant les meneurs des protestations qui avaient surgies. Il était aidé en cela par sa compagne qui était une redoutable avocat d'affaires auprès de la chambre de commerce et de l'industrie de Rouen. JLM fit preuve de son talent en avancant des solutions à des problèmes qui jusqu'alors ne se posaient pas. Il suggéra des « gains de productivité » selon la formule consacrée, en réduisant la masse salariale de son service par la négociation de départs moyennant compensation, auprès de certains individus soigneusement ciblés. Idée qui pouvait très bien s'appliquer à d'autres secteur bien entendu. Et à lui même le cas échéant. Il était en effet depuis peu la cible d'un chasseur de tête qui recrutait un “fort potentiel” pour un groupe allemand du même secteur d'activité. Le salaire était intéressant et JLM manoeuvrait en fait dans l'espoir d'un départ négocié avec une plus value rondelette justifiée par son ancienneté dans l'entreprise.
Dans son service il visait une personnalité intéressante car suffisamment manoeuvrière pour lui faire de l'ombre. Il le mit donc en tête de liste des bien involontaires candidats à un départ négocié. Or cette personne, Lclas , venait d'être désignée par le directeur pour représenter auprès du DRH les commerciaux dans le cadre d'un réaménagement des services. Au fil des discussions qui s'ensuivirent celui ci put sonder Lclas sur ses intentions et lui de son côté passa un certain nombre de message, dévoilant les approches germaniques auprès de JLM.
Les choses allèrent ainsi jusqu'à ce que JLM soit contraint de remettre sa démission, pressé par les Teutons de le voir entrer en fonction. Il quitta l'entreprise sans donc pouvoir négocier son départ avec Erik malgré tout les beaux discours qu'il put lui tenir.
Quelques mois plus tard au hazard d'un déplacement il croisa celui qu'il avait souhaité écarter, Lclas. celui-ci avait quitté l'entreprise avec dix huit mois de salaire d'indemnités complémentaires après un départ négocié avec Erik, qu'il avait embrouillé.
Oups!
JLM s'en trouva profondément dépité, trahi. Il découvrait que malgré ses appels du pied, Erik lui avait refusé ce qu'il avait accordé à son sulbaterne.
Rien ne sert de flatter il faut d'abord bien choisir son interlocuteur.