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Mourir, si peu de chose ...
Chapitre 1

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Mourir, si peu de chose ... 

 

 

 

 

 

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1.

 

Nous mourrons tous à tour de bras. C’est inéluctable. Et c’est dommage au vu des réalisations que nous pourrions encore accomplir. Peut-être que le temps ferait bien de prendre une petite pause pour laisser souffler les femmes et les hommes, les grands et les petits. On passe sa vie à penser à la mort, à l’imaginer et à la redouter dès la fin de l’insouciance de la jeunesse. 

Pourtant en mourant, toutes les souffrances s’arrêtent et ce sera l’extinction des feux de la machine corps. Alors pourquoi craindre cette paix éternelle ?

 

 

Quand elle rentra du Japon, elle appela sa mère et lui dit que la planète était minuscule au final.

 

 

-   J’étais à l’autre bout de la terre et tout compte fait la planète est minuscule, au regard de l’univers, je veux dire. Je me pose et direction le Cambodge, le Vietnam et Singapour. En fait, j’ai lu les dernières avancées en astrophysique et il n’est pas impossible que d’autres créatures existent avec d’autres composants. Cela peut même être des bactéries. Et puis, l’univers est infini. Plus même, il est exponentiel et en devenir permanent.

 

Elle lui répondit qu’elle voudrait bien mourir dans une terre libre. Pour que les bouts d’elle fassent leur chemin, foisonnent entre eux et donnent naissance à quelque chose qui puisse s’épanouir dans un espace de droit, d’avancées historiques et de traditions libertaires.

 

-        Ce serait vraiment bien, lui dit-elle.

 

 

-        Ce n’est pas le sujet Maman et arrête de me passer ton anxiété.

 

 

-      En même temps, regarde tes lectures, je n’y suis pour rien. Et fais un enfant et ce sera du sang neuf, des flux irrigants, une peau neuve et de la vie devant toi, devant nous.

 

Un silence se fit et chacune plongea dans son intériorité.

 

La mère repensa à sa caisse d’ordures - comme on disait à l’époque de Simone de Beauvoir. Elle y avait mis des épluchures, des coquilles d’œufs, des restes de nourriture … Rien d’avarié. Elle vérifia et ferma hermétiquement la caisse. Au bout de quelques jours, elle y trouva de la vie : des vers et plutôt en quantité. Il y eut quelque chose de chimique probablement, une fusion d’énergies et la vie apparut. Ce n’était pas une scientifique, certes, mais l’expérience fut menée avec dextérité et elle vérifia longuement que rien de ce qu’elle mit dans la poubelle n’était déjà altéré, contaminé ou putréfié. 

 

Des gaz, de l’alchimie, de la fusion, une transformation et puis, la vie ?

 

Le questionnement était dans les habitudes familiales et souvent, l’un des membres quittait son espace et venait rendre compte de ce qu’il apprit. Et les questions demeuraient posées : Qui sommes-nous ? Pourquoi partons-nous ? Où sera consignée notre pensance, cette intériorité intelligible que nous avons en nous, notre aptitude spirituelle au sens premier de l’adjectif ?

 

Je la vis à trois reprises. Le cœur s’arrêta et puis un à un les organes stoppèrent leur fonctionnement. Dont le cortex, se dit-elle. Et c’est fini, terminé, achevé. Le reste ? Des thèses abracadabrantesques. 

Il faut garder pour soi certaines pensées assez glauques, se dit-elle. Même pas pour soi.

 

 

 

 

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2.

 

Le soleil rayonnait et la mer étincelait. C’était le mois de novembre, mais il faisait assez chaud. Un 22° Celsius. Pour certains, c’était une chance. Pas pour elle. Elle adorait le froid, la marche rapide les mains dans les poches et les joues rougies. Cette propension à faire réfléchir les siens - enfants déjà – était-elle utile, intéressante ? Pas sûr du tout. Heureusement, qu’ils disposaient de bon nombre d’outils de résilience. 

 

Mais pourquoi allumer le feu et se plaindre de ses potentielles brûlures ?

 

 

 

 

 
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3.

 

C’était un petit patelin belge, les constructions y étaient incroyablement d’époque, les arbres gigantesques et le sol jonché de feuilles jaunes. Elle vit un beau jeune homme grand et vigoureux accompagné d’une toute jeune fille qui lui ressemblait étrangement. Ils marchaient, les mains dans les poches, discutaient, souriaient, riaient et s’arrêtaient aux pieds des arbres. Il lui parlait et semblait exposer des choses. Elle riait beaucoup et son visage s’illuminait. Quelle beauté ! pensa-t-elle. Peut-être un grand frère avec sa jeune sœur ?

Elle décida de s’approcher d’eux espérant pouvoir faire leur connaissance. Après tout, eux aussi flânaient, se dit-elle.

 

A suivre

 

 

 

 

 

 

 

Publié le 20/11/2025 / 3 lectures
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