Ce matin, le givre étincelle dans les prés
Je savoure ma première tasse de café
Un éclair gris me fait tourner la tête
Nous sommes mercredi, suis-je bête
C’est le jour des enfants et des chasseurs
Des instants de bonheur ou de malheur
Ils passent furtivement à l’orée du bois
Dans les layons sombres, les chiens aboient
Je prends mon manteau, je claque la porte
Dans le vent mauvais la furie me transporte
Je cours, je vole, je dois arriver avant eux
A l’endroit où se reposent les bienheureux
Les réveiller et les prévenir du grand danger
Que les chevreuils ne pressentent pas arriver
Mon cœur, mes poumons vont exploser
Les chiens sont derrière moi, ils approchent.
La clairière, le ruisseau, je saute sur les roches
Encore quelques mètres, ils vont me sentir
C’est l’instant absolu, ils pourront s’enfuir
J’inspire l’air glacé et de toute ma vigueur
Telle une louve blessée, je hurle ma terreur
Houuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu !
Les cerbères m’encerclent, je n’ai plus peur.