Tous ces gens agités m'agaçaient, massés devant l'écran géant dehors sur la Grand-Place. Avais-je tort ? Je me réfugiai dans notre chambre et j'ouvris la fenêtre qui donne sur le jardin. Je ruminais encore. La bière coulait à flot aussi fort que les voix criaient. Je les entendais. On n'aurait pas pu ne pas les entendre à moins d'être sourd quoique, subitement, elles disparurent, je venais de tendre l'oreille.
Saviez-vous que les merles sont parmi les rares oiseaux à improviser leur chant ? Le plus proche, celui sur le sapin de notre jardin, répondait à l'autre, je crois, dans le verger voisin. Le mien laissait un silence avant de se lancer. L'autre lui, répliquait sans pause. Jamais l'un n'interrompit l'autre. Le mien sonnait plus maniéré, l'autre plus facétieux mais ni l'un ni l'autre, à aucun moment, ne se répétèrent. Les tournures de leurs phrases me rappelaient les nôtres. Parfois j'ai cru les comprendre. Je l'ai imaginé.
Merci les merles, mes champions les merles.
Publié le 25/06/2024
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