Pour me projeter loin, serein, je revendique aussi ma dose, mon injection de temps. Pour décoller, vraiment décoller, il faut gommer la terre et le futur, me visser au présent parfait, affranchi de ma condition d’homme. Alors, évaporé, j’accède parfois au seuil de l’écriture. Si elle ouvre, je l’étreins et elle s’oublie dans mes bras aussi longtemps que le produit dure, qu’il coule dans mes veines et s’écoule sans importance. Tant que sans y penser, je dilapide mon précieux plasma, nous échapperons à la gravité.