Il y a 85 ans, quand les nazis assassinaient joyeusement les communistes, les homosexuels, les handicapés mentaux et les Juifs, le monde se retournait et faisait ses lacets.
Aujourd’hui, Israël assassine consciencieusement et avec un entrain certain des dizaines de milliers de femmes, d’enfants et d’hommes innocents. Et le monde se retourne et fait ses lacets.
C’est la Shoah qui m’a montré, quand j’avais 10 ans, que l’humanité était moins chouette, moins super, moins jolie que je l’avais imaginé. Des hommes, des femmes et parfois même des enfants en avaient massacré d’autres, c’était grave. Mais, pire encore, certains hommes, ceux qui avaient le pouvoir de s’opposer à cette sauvagerie, ceux à qui la population entière avec donné mandat pour le faire, ceux-là avaient préféré se retourner et faire leurs lacets.
L’image de l’humanité est à nouveau écornée aux yeux des jeunes générations. Le préjudice causé sera irréparable. Comment nos enfants pourront-ils aimer les autres et s’aimer eux-mêmes sachant que l’humanité grouille de crapules, que l’humanité elle-même n’est peut-être qu’une crapule.
Sans doute ceux qui ont le droit de décision sauraient-ils éclaircir les motivations de leur passivité coupable. Toutefois, aucune de leurs explications, à mes yeux, ne justifiera jamais leur inertie complice, car aucun calcul, fût-il exact et rigoureux, ne peut justifier le discrédit sur l’humanité, le mépris de nous-mêmes et tout ce qu’il engendre.
Lorsqu’enfin leurs lacets seront noués, nos ministres, nos présidents et nos rois imaginent-ils pouvoir inspirer le respect ou la confiance ?