Pour moi, la vie est un enfer. Tel le radeau de la méduse je me sens flotter difficilement, submergée par des vagues hostiles, embarquée dans un frêle esquif semblant prêt à sombrer à tout moment mais qui pourtant, à mon grand étonnement, malgré les remous, malgré la houle, malgré le brouillard, malgré la pluie et les gouttes d'eau inondant mon visage, malgré les ravages du passé, malgré les incertitudes du présent, et malgré ce clair obscur que représente l'avenir, à mon grand étonnement, encore une fois, ma barque ne sombre pas. Elle vaque, elle flotte malgré tout, contre vents et marées, elle est toujours là, peut être pas intacte, peut être un peu fêlée par endroits, peut-être même prenant l'eau par quelques trous dans sa coque mais j'arrive encore à l'ecoper, j'arrive encore à la tenir humide, certes, mais ne coulant pas. Cette traversée de ce samsara s'avère une épreuve continue, sans île, sans halte, sans repos.
Alors si la vie est un enfer, l'enfer lui que serait il ? À mes yeux la réponse est simple: l'enfer serait de vivre une vie terrestre éternellement, d'être témoin impuissant de la dégradation de l'humanité et de continuer à regarder le monde s'écrouler sans rien pouvoir y faire et en se débattant déjà et ce pour l'éternité dans sa propre vie pour essayer d'arreter de survivre, pour essayer d'exister mais dans un monde que l'on ne comprend pas, dans un monde qui ne nous comprend pas non plus.... peut être le choc dégénération ?
Vivre ainsi éternellement oui ce serait l'enfer!