La traversée

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Comme un vilain débris, à l'arrière du bancal. Je regarde le bois pourrir, irrésistiblement. Je demeure à la même place et si les flots m'amènent à changer alors je débuterais ma traversée. Je ne suis pas de ton courant. Je ne suis pas de ta condition. Je ne suis pas un regard qu'on efface facilement. Je prends place dans ton esprit, spontanément. Le vent faiblit alors je me mets à souffler les nuages. Et s'il résiste, alors je pratiquerais davantage. Je n'ai pas ton accent et pourtant je n'ai aucune peine à te comprendre. Tu me jetteras par dessus bord quand les vivres viendront à manquer. Tu vas me sacrifier dans un sourire tueur. Je vois le matelot à l'abri, répondant à ton mensonge avec la même naïveté. Je le sais sans avenir et pendu à tes lèvres. Et bientôt je serais emporté. Il me restera ce radeau d'infortune, ces écrits dérangés dans le tiroir, le courage des nuits, la maladie des jours. Alors ma traversée ne fera que commencer...


Publié le 08/11/2025 / 2 lectures
Commentaires
Publié le 08/11/2025
Une traversée chaotique mais déterminée, qui rappelle que la destination c’est parfois le voyage.
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