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La colère

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Ce texte participe à l'activité : Les 7 péchés capitaux

On ne saurait aider quelqu'un malgré lui.

Observer mon frère bloqué, dans une colère devenue généralisée, est une torture.

Le voir se consummer à cause d'un impossible pardon, et ne rien pouvoir faire, c'est si dur.

La colère peut être une juste émotion, un signal d'alarme pour nous dire : attention, tes besoins fondamentaux sont bafoués ! Que mettre en œuvre pour y remédier ?

Mais, pour mon frère, tout est source de colère. Il voit la vie en rouge et n'a que de trop rares moments d'acalmie. Je crains qu'il ne se déclenche, comme notre père parti trop tôt, un cancer.

Il faudrait qu'il accepte notre enfance bousculée par l'alcoolisme effréné de notre mère. Sa mort d'hépatite alcoolique alors qu'il avait 30 ans et venait d'être parent.

Ce qui ne tue pas rend plus fort. Si notre mère nous a volé notre innocence, elle nous a aussi beaucoup apporté : une grande culture, un côté ludique, et une réflexion rapide. Et cela mon frère l'a oublié.  

Je lui souhaite de reprendre son cheminement vers l'acceptation. Rien n'est pire que la stagnation.

Une juste colère, passagère. Pas un état. Allez, on y croit !

 

 


Publié le 14/08/2024 / 9 lectures
Commentaires
Publié le 14/08/2024
Waouch! Ça décoiffe ce texte, ça engage le lecteur vers une belle réflexion. Une personne qui voit la vie "rouge" peut-être littéralement enragée mais je trouve que notre plus grand malheur demeure de ne pas distinguer entre ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous . De nombreux coeurs généreux tombent dans la colère quand ils veulent l'impossible par exemple que les choses n'aient pas eu lieu ainsi mais cela dépend bien des coléreux eux-mêmes d'arrêter de se consumer et pas de notre capacité à les convaincre d'arrêter dans la voie de l'auto-destruction. Les échelles de la colère et les stratégies d'adaptation se trouvent partout aujourd'hui. Les consulte qui veut, les applique qui veut. Beaucoup d'appli se multiplient ces dernières années. En bref, il n'y a jamais eu autant de moyen de s'aider soi-même. Une fois qu'on a donné des pistes au coléreux, il doit faire son choix et il voit. S'imposer une "torture" dépend de nous aussi. Ça dit aussi notre capacité de dire "non" ou "stop". Ce spectacle de colère démonstratif n'a rien d'obligatoire tout comme la colère n'a rien d'une fatalité... Faut-il mettre ce texte dans l'Atelier sept péchés capitaux? Belle contribution à cette réflexion sur la colère en tous cas. Merci.
Publié le 14/08/2024
Merci pour votre commentaire si pertinent. Si vous le trouvez approprié, vous pouvez le mettre dans l'atelier !
Publié le 14/08/2024
Un peu comme pour le texte précédent, je trouve l'idée générale (Incapacité à la sérénité) excellente et universelle. Certaines sous-idées sont tout aussi attirantes (Cancer provoqué par un mal être). Mais ici aussi, il y a, toujours selon moi, des mots inappropriés. Là où j'en suis de l'écriture, je pense qu'il faut éviter d'expliquer, il faut juste raconter. Pourquoi une virgule après "bloqué" ? Et pourquoi faire cette phrase dans une forme impersonnelle ? Bravo pour ce texte plein d'intensité ! C'est l'essentiel qui pourrait être sublimé avec une forme - j'ose le mot - plus honnête, qui sente toi, une forme sans emprunt. ;-)
Publié le 14/08/2024
C’est dingue comment en toute simplicité, en texte brut, informationnel, tu parviens à capter toute l’attention et à balancer du lourd. L’écriture paraît simple, mais obtenir ce résultat n’est possible qu’en plongeant la plume dans l’encrier du cœur. La prochaine étape de ce site après son développement des fonctionnalités sera de nouer des partenariats pour mettre les mots au service de causes comme celle du cancer qui a emporté trop d’amis ou de famille (les amis remarque c’est aussi la famille). À plus tard et encore merci pour ton partage.
Publié le 19/08/2024
Bonjour Sophiak, je découvre ton écriture et j'aime le côté "trash" de ton récit. Tu énonces les faits d'une façon directe parce qu'à mon sens, il n'y a pas d'autre façon de raconter la réalité de la colère de ton frère. Son état, la raison de son état et ton impossibilité à lui apporter un soulagement qui ne peut venir que de lui-même. L'acceptation est un énorme sujet de réflexion, de discussion, d'écriture. Oui accepter, reconnaitre, pour ensuite se diriger vers l'après puisque l'avant ne peut être modifié... Je souhaite à ton frère de trouver le chemin de cette paix intérieure.
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