On ne saurait aider quelqu'un malgré lui.
Observer mon frère bloqué, dans une colère devenue généralisée, est une torture.
Le voir se consummer à cause d'un impossible pardon, et ne rien pouvoir faire, c'est si dur.
La colère peut être une juste émotion, un signal d'alarme pour nous dire : attention, tes besoins fondamentaux sont bafoués ! Que mettre en œuvre pour y remédier ?
Mais, pour mon frère, tout est source de colère. Il voit la vie en rouge et n'a que de trop rares moments d'acalmie. Je crains qu'il ne se déclenche, comme notre père parti trop tôt, un cancer.
Il faudrait qu'il accepte notre enfance bousculée par l'alcoolisme effréné de notre mère. Sa mort d'hépatite alcoolique alors qu'il avait 30 ans et venait d'être parent.
Ce qui ne tue pas rend plus fort. Si notre mère nous a volé notre innocence, elle nous a aussi beaucoup apporté : une grande culture, un côté ludique, et une réflexion rapide. Et cela mon frère l'a oublié.
Je lui souhaite de reprendre son cheminement vers l'acceptation. Rien n'est pire que la stagnation.
Une juste colère, passagère. Pas un état. Allez, on y croit !