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L’envie : LE PETIT RAPPERON ROUGE

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Ce texte participe à l'activité : Les 7 péchés capitaux

L'ENVIE n'a pas d'âge... ni parfois de moralité…

 

Il est une fois dans la cité aux 93 HLM tagués,

Une gamine qui crèche au dernier étage de la tour B.

Elle a pour seule compagnie une mère championne de cuisine,

Ni frère ni sœur, mais enfermée dans la tour d’à côté, il y a sa Grand-Mamine.

Son père les a laissées pour s’en aller picoler ailleurs,

Pour se tirer, il n’a mis qu’une demi-heure.

 

Le visage de la gosse est tout rouge, criblé de boutons en obus

Et dans ses 9 mètres carrés, ça empeste le produit anti-pus.

Alors elle se cache et pour se distraire du haut de sa tour

Elle écorche les maux, rime et rappe les sens afin que les corps bougent,

Au point que sa mère qui manque de pognon mais sûrement pas d’humour,

L’a surnommée « Mon Petit Rapperon Rouge ».

 

Un jour, c’est l’été, sa mère interrompt son « hymne à l’amour » décapé

Pour lui demander d’apporter à sa grand-mère, une galette de blé et un petit pot de beurre salé.

«  Ta grand Mamine est alitée, voici les clés mais fais bien attention 

Ne parle à personne, marche d’un pas pressé, la vie est pleine de tentations

Beaucoup de gens ont des envies et l’envie est source d’ennuis.

 

L'envie est un péché, un péché capital,

L’envie est un péché.

L'envie est un péché, un péché capital,

 Un péché capital, un péché capital

 

Rapperon Rouge enfile son blouson noir, ses Docks Martens et descend dans la cité.

" Ma mère se bile pour un rien, pour l’instant c’est plutôt tranquille". 

Dans la rue , un garçon l’approche et lui dit en rappant :

 Mon nom est Garou mais on m’appelle plutôt Loup ! où vas-tu comme ça par ce temps ? »

Rapperon Rouge lui montre son panier et répond en rappant elle aussi :

« J’apporte à manger à ma grand-mère, car elle est malade au fond de son lit ».

 

Elle pointe son doigt vers le bâtiment D et ajoute : « J’ai les clés ». 

Loup lui tape sur l’épaule, dit  "T’inquiète, moi j’y vais ,

Toi, va chez la perceuse, si tu veux ressembler à une rappeuse,

Sur ma mère  tu as du talent, tu devrais prendre en main ta vie.

Pour réussir il te faut juste un peu plus d’envie". Rapperon rouge se dit :

 

L'envie est un péché, un péché capital,

L’envie est un péché.

L'envie est un péché, un péché capital,

 Un péché capital, un péché capital

 

Chez la grand-mère bâtiment D, Loup toque sans délicatesse. "Qui est-ce ?"

Demande au loin la voix fluette , " est-ce toi, ma jolie princesse ?"

Loup répond d’une voix douce : « Oui, j’ai les clés, j’ouvre la porte ».

Et sans qu’elle ait le temps de dire ouf, la vieille est ficelée. « Ton fric ou t’es morte ! »

A son chevet un verre à pied, du vin. Dans les yeux du voyou, Grand-Mamine lit l’envie 

Et pour une fois elle se dit :" La journée sera bonne aujourd’hui".

 

L'envie est un péché, un péché capital,

L’envie est un péché.

L'envie est un péché, un péché capital,

 un péché capital, un péché capital

 

Loup avale le verre de vin d’un seul trait avec le somnifère fondu au fond 

et après deux rots il s’endort d’un seul coup, d’un sommeil de plomb.

Rapperon Rouge entre en courant car elle était derrière la porte,

Elle détache l’aïeule en riant :" Oh Mamine, tu es trop forte!"

Regarde le méchant loup comme il a une sale mine et combien il est moche !

Ni une ni deux, l’envie les prend de fouiller dans ses poches. Plein aux as, il est plein aux as !

 

L'envie est un péché, un péché capital,

L’envie est un péché.

L'envie est un péché, un péché capital,

 un péché capital, un péché capital

 

Rapperon rouge appelle sa daronne, lui dit : "Tout s’est passé comme prévu, ( Ah bon, c'était prévu ?)

Et le lendemain elles partent vers une destination inconnue.

Tout ce que l’on sait de la suite des envies de Rapperon et de celles des femmes de sa vie,

C’est qu’elles vécurent peureuses oui, mais surtout très heureuses, mais surtout très heureuses.

 

L’histoire n’est pas morale j'en conviens mais les envies sont capitales,

Comme les peines mais cela est une autre histoire... Quoi que ...

 

 


Publié le 27/07/2024 / 18 lectures
Commentaires
Publié le 27/07/2024
Ha ha ha ha ! C'est très marrant ! Dans le premier paragraphe, les vers sont un peu forcés mais après, ça coule mieux, ça coule bien. Y'a du flow comme disent les jeunes mais comme je ne le suis pas, je ne l'dirai pas. Oui, c'est drôle et c'est bien de ne pas commettre la même erreur que moi, c'est à dire vouloir lier les 7 péchés dans un thème unique. Je ne suis pas sûr que je vais pouvoir finir d'autant que je viens de trouver une idée vachement plus stimulante. "Toi, va chez la perceuse, si tu veux ressembler à une rappeuse," Bravo ! Chouette ! ;-)
Publié le 30/07/2024
Merci ! En fait, en matière de spam ou de rap, on peut faire un peu comme on veut : des vers longs peuvent succéder à des vers courts. Pour moi ce qui compte c'est le flow. Dommage, on ne peut pas inclure de fichiers audio ( bientôt peut-être ?) car j'aurais bien ajouté le texte avec une voix témoin. Quand à choisir de réunir les 7 péchés dans un même texte, j'ai été très tentée de le faire, je te l'avoue... je vais donc aller lire ton texte dans la foulée pour voir ce que cela aurait donné.
Publié le 27/07/2024
J’attendais cette seconde participation avec impatience pour savoir si l’ensemble s’orienterait dans la trame d’un récit unique, qui n’est pas une mince affaire. Et à la lecture de cette nouvelle participation, c’est comme si j’accédais à un calendrier de l’avant mais en période estivale ; ce qui permet de découvrir le panel de ton écriture audacieuse. Cette nouvelle participation qui parodie et s’approprie avec modernité la fable sociale est une nouvelle très belle surprise. Et si l’envie est capitale, alors celle du lecteur que je suis est de découvrir la suite, et de me laisser de nouveau surprendre, m’émouvoir, sourire, m’ouvrir à de nouveaux univers… merci Agathe.
Publié le 30/07/2024
Réunir les 7 péchés dans un seul texte m'a tentée, étant donné que nous étions presque début août, mais les consignes parlaient de 8 textes. Au vu de ton commentaire et de celui de un fils de Louis, je viens de faire retour sur les consignes et je vois que j'aurais pu le traiter comme un feuilleton, mais cela doit être encore plus compliqué... Merci Léo, je vais prendre ma plume pour la suite.
Publié le 30/07/2024
Réunir les 7 péchés dans un seul texte m'a tentée, étant donné que nous étions presque début août, mais les consignes parlaient de 8 textes. Au vu de ton commentaire et de celui de un fils de Louis, je viens de faire retour sur les consignes et je vois que j'aurais pu le traiter comme un feuilleton, mais cela doit être encore plus compliqué... Merci Léo, je vais prendre ma plume pour la suite.
Publié le 28/07/2024
Un bel ouvrage rafraîchissant. Pour ma part, je suis aimantée par le titre qui m'évoque l'univers des réécritures de contes de la littérature enfantine. J'apprécie particulièrement lien entre conte et rap comme entre comptine et jeux de diction. La répétition de la comptine comme un mantra pour le Petit Rapperon assure la progression du récit. À chaque changement de lieu, la comptine réapparait pour aider Rapperon dans son itinéraire. Bref, la forme sert le fond à la perfection. La battle avec Garou est très réussie et franchement hilarante parce qu'en essayant de prononcer vite les paroles, on obtient d'excellents virelangues. S'il faut chercher un objet magique comme dans les contes, le somnifère s'impose ici: bien joué. La morale m'apparaît en gras au début: "L'envie n'a pas d'âge ni parfois de moralité": le conte peut se lire comme une démonstration. À la place habituelle de la morale du conte, la transformation de la comptine avec primat de "l'envie" sur la morale (la loi?) fait réfléchir. Je comprends plutôt: "l'histoire n'est pas morale mais la survie capitale".
Publié le 30/07/2024
Un grand merci pour ton analyse. S'il s'agit bien d'un conte revisité, je t'avoue ne pas avoir imaginé l'objet magique, il est venu au fil de l'histoire. quant à la morale qui effectivement se met plutôt à la fin du conte, j'ai choisi de prévenir d'emblée le lecteur qu'on était dans un conte moderne mais pas si fictif que cela. Néanmoins, la survie capitale en cité doit ressembler un peu à cela parfois.... Je vais de ce pas découvrir tes textes, Myriam ( c'est ton prénom ?)
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