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 HEY YOU_1

Il est communément admis que l'on ne rencontre l' Amour qu'au moment où l'on s'y attend le moins,
et lorsqu'on s'aime enfin soi-même.

Les livres de développement personnel sont unanimes comme si ce qu'ils affirment découlait d'un théorème irréfutable.

Il n'y a rien de moins vrai. J'aurai dû le rencontrer il y'a 20 ans lors d'un mariage de témoin de Jéhovah...qui s'est soldé comme 3 unions sur 4 en Ile de France, par un divorce.
J'y suis allée sans autre attente qu' un ennui mortel,
et je ne pouvais que m'aimer avec 20 ans de moins, une taille encore fine, des seins toujours hauts et une peau qui aurait alors fait pâlir d'envie la plus réussie des mousses au chocolat, souple, dense et vaporeuse.

Je m'y suis effectivement ennuyée comme jamais. Comment osent-ils appeler leurs revues "Reveillez-vous"? Très mauvaise blague!
Il nous était interdit de danser et le mariage a viré " interro surprise sur l' Armageddon".
Habituellement les mariages sawas sont des guerres de tranchées, autour du DJ, entre jeunes (Rb'n'b-HipHop) et vieux (Makossa old school).

Vers 5 heures du matin, absolument excédés d'avoir fait le déplacement depuis Paris pour un cours magistral en théologie médiévale,
nous avons conclu une trêve exceptionnelle et avons kidnappé le DJ afin qu'ils nous permettent de danser au moins une heure ou deux avant extinction des feux. Une bonne partie des convives de la mariée, antillaise, ayant également dépassé les habituels clivages pour rejoindre l' union sacrée du dancefloor et la sainte alliance des sons profanes.

Je n'y ai rencontré qu'une vérité cachée. Le monde en cache des tonnes...comme le Harcèlement en réseau, corollaire de toute démocratie vidée de son essence.
Une vérité que ne raconte aucun conte de fée: l' Amour ne dure pas. Les habitudes, si en revanche...jusqu'à usure.

Hey you,
Ces deux mariés, temoins de Jéhovah ont eu le culot d'annoncer leur divorce, dix ans plus tard. Ce qui reste une bonne moyenne, en terme de longévité.
Mais c'était sans compter sur la langue acerbe de nos tanties, prêtes à séquestrer le JAF* comme nous avions encerclé le DJ:
- "Ils vont caler dans leurs mariages comme on a calé dans nos chaises, le jour là. On va voir qui va divorcer!"

Hey you,
L'amour n'a jamais duré plus de 3 ans pour toi,
et cela fait 7 ans, si ce n'est plus, qu'il semble avoir déserté ta vie...mais ça ira.
Tu t'aimes toujours malgré les bourrelets, l'approche de la cinquantaine et les cernes de panda.  Et puis, tu ne t'attends toujours à rien, après tout:
Qu'on te fasse mentir HAHA AHAH...

Hey you,
Cette dernière injonction ne s'adressait définitivement pas aux harceleurs en réseau, maillons intermédiaires se situant sur l'échelle du sadisme entre un Hitler et un Mengele,
qui se seraient découverts une tragique vocation de marieuses sur le tard.

Leur petit manège désarticulé, rempli de Kromprommat, tourne tous les jours.
Mais sans moi!

Hey you,
Ca ira vraiment.

 

(*JAF: Juges Aux Affaires Familiales)

@Eugenie Lobe  @TousDroitsReserves


Publié le 28/10/2024 / 17 lectures
Commentaires
Publié le 28/10/2024
J'aime beaucoup votre style très direct, presque sec, qui décrit au scalpel des situations courantes de la vie et en particulier celle des mariages. Félicitations pour ce texte court, dense, et précis, qui laisse transparaître une observation féroce de la société, avec en conclusion le constat du bonheur. Bravo pour ce beau texte. Cordialement, Francis Étienne
Publié le 28/10/2024
Bonjour Francis, merci infiniment pour votre retour. C'est vrai que certains passages gagneraient à être irrigués, et assouplis par votre beau lyrisme poétique. J'apprends encore, et je suis au bon endroit pour cela. Le trait restera incisif, cependant : on ne se refait pas d'une part et d'autre part, ce monde mérite une bonne dose d'intransigeance parfois, comme une mise à l'épreuve de la réalité :) Au plaisir de vous lire.
Publié le 29/10/2024
C’est court, comme tous tes textes, mais bon sang comme c’est dense et remplis. Il y a le thème de l’amour, du dogme, de la férocité de ce qui nous entoure et qui se transpose en bout de plume. Je suis toujours aussi conquis et j’ai hâte d’être en fin d’année que nous puissions disposer des outils permettant d’aller bien plus loin dans cette magnifique passion de l’écriture. Bravo pour tes écrits et merci pour ta confiance.
Publié le 29/10/2024
Merci pour ton retour Léo. Ils est précieux et encourageant. Du coup, je vais probablement utiliser cette plateforme comme outil de travail pour explorer le thème de la Non-fiction avec "Hey you", sans pour autant le confondre avec le cabinet du psy :) L'idée est de vraiment m'appuyer sur l'émulation artistique qu'il y'a ici pour créer, expérimenter différentes approches de la non-fiction...Je ne désespère pas de m'essayer à force de lectures sur le site, au Sonnet. Qui sait? Merci à toi.
Publié le 01/11/2024
Coucou, "Tous les livres de développement personnel sont unanimes" Il aurait fallu écrire "Les livres de développement personnel sont unanimes" pour éviter le pléonasme et gagner en légèreté. "Tous les livres de développement personnel sont unanimes, comme si cette vérité absolue découlait d'une convention internationale ou d'un théorème aussi complexe qu'irréfutable." "Cette vérité absolue" n'en est pas une puisque tu la contestes. Tu aurais pu écrire, par exemple, "comme si cette affirmation découlait d'un théorème irréfutable" car on ne voit pas non plus pourquoi l'internationalisme ou la complexité vaudrait preuve. Il faut faire très attention à être précis et concis. Cette première phrase aurait pu être : "Les livres de développement personnel sont unanimes comme si ce qu'ils affirment découlait d'un théorème irréfutable". Je pense que là, on a le sens souhaité et on est concis. En terme de sens, je ne comprends pas le texte dans sa globalité. 1°) On rencontre l'amour lorsqu'on s'aime soi-même et quand on ne s'y attend pas. OK 2°) Je m'aime parce que je suis belle (??? S'aimer, à mon sens, n'est pas se trouver physiquement beau ou belle) Pas OK 3°) C'est parce que tu ne t'attendais pas à rencontrer l'amour de ta vie à ce mariage de Jéhovah et que tu ne l'as en effet pas rencontré que les livres ont tort ? La déduction est abusive. Pas OK 4°) Comment as-tu découvert cette vérité cachée que l'amour est cyclique. Les mariés ont-ils annoncé leur divorce le jour de leur mariage ? Pas OK car pas clair. etc. Les faiblesses de la construction comme expliqué ci-dessus n'aident pas à comprendre le cheminement de tes pensées. Et parfois même l'écriture est confuse comme dans l'exemple ci-dessous : "Ces deux mariés, temoins de Jéhovah ont eu le culot d'annoncer leur divorce. Mais c'était sans compter sur la langue acerbe de nos tanties: - "Ils vont caler dans leurs mariages comme on a calé dans nos chaises, le jour là. On va voir qui va divorcer!" Je pense que tu es très touchée par le contenu de ton récit. Il faut, pour faire passer cette émotion, que tu puisses te canaliser afin d'exprimer clairement différents paragraphes dont les liens doivent être lumineux. Je te recommande de réécrire le texte ci-dessus. Pour moi, il n'est pas achevé. D'autres auteurs te le confirmeront, l'écriture demande d'innombrables relectures la plupart du temps. La nouvelle que j'ai publié ici est la résultat de dizaines d'heures de travail et je ne suis pas encore satisfait du résultat. J'espère que cet avis non flatteur te motivera à avancer. Il n'existe pas de talent. Il existe du travail. Chacun à un monde intérieur riche. Il vaut la peine d'être peint avec toutes les nuances afin qu'il soit crédible. Il y a une seule condition : le travail. N.B. Il y a une seconde solution, c'est d'écrire ce qui plaît au pouvoir. Mais c'est une autre histoire. ;-) Bise !
Publié le 02/11/2024
Un fils de Louis, je te remercie pour ton retour: je vais corriger la première phrase: "les livres de développement personnel...", en reprenant mot pour mot ta suggestion. Merci beaucoup. Pour le reste, c'est un style qui plait ou pas, et ça ne me dérange pas de déplaire. Le cheminement de pensée n'a pas besoin d'être linéaire, comme s'il s'agissait d'une dissertation qui suivrait une dialectique précise. C'est une déambulation dans mon fil de pensée, avec mes errements, mes doutes et probablement mes erreurs. Mais voilà, ce sont les miennes et je n'y toucherai pas. Je souhaite que ces failures apparaissent, tout comme le côté un peu sec et saccadé de cette non-fiction. Il manque probablement des informations, dans la temporalité. Tu fais bien de le souligner. Je vais modifier ça, également. L'expression outrée des tantines "Ils vont caler dans leur mariage...." traduit leur émotion, non la mienne. Dans un livre audio, il y aurait eu l'accent: la francophonie est un vaste espace, et la façon dont le français est parlé ici, n'est pas la même qu'au Québec ou en Afrique. Il y'a une rythmique, un lexique, qui leur sont propre. C' est ce que j'ai essayé de transmettre, et que tu as reçu comme un trop plein d'émotion, là où il y'a spontanéité. Je vais le retravailler, sur les quelques aspects que tu as relevé et que je juge pertinents. Je t'en remercie. C'est plutôt agréable de voir une personne se soucier assez de mon texte pour en souligner les faiblesses et m'inciter à le retravailler. C'est constructif. Merci beaucoup.
Publié le 02/11/2024
Je suis content que ce soit la bienveillance de ma réponse qui t'es apparu. C'était bien mon objectif. Même si ça fait un peu mal, forcément, le but ici, il me semble, est d'avancer ensemble. N'hésite d'ailleurs surtout pas pour exprimer les choses qui te sembleraient incohérentes ou insuffisamment claires dans mes textes. Je t'embrasse, Engome. ;-)
Publié le 02/11/2024
Bien au contraire, tu as largement de la marge: les critiques sont toujours constructives, quand elles sont fondées. Tu peux y aller sans crainte: j'ai le cuir solide, tanné par l'éducation de feu mon père, prof de lettres, qui criblait au stylo rouge toutes mes copies de remarques aussi drôles qu'assassines. Je suis ici pour progresser et apprendre :)
Publié le 01/11/2024
Hey you, je trouve que tu possèdes décidément un sens de la formule tout à fait remarquable. Ton style, c'est le "feu dans le caillou". À ce stade tu tiens de l'or en fusion qu'il t'appartient de forger à ta guise. Je crois que tu as matière à de nombreux HEY YOU dans des textes plus prometteurs les uns après les autres. C'est une chance d'avoir un style, c'est rare et c'est précieux. À ce stade de conception, les comparaisons peuvent entraîner la lectrice que je suis vers d'autres voies de lecture (et peut-être l'auteure que tu es vers l'écriture d'autres HEY YOU): tant mieux. Je crois qu'à partir du moment où tu mets une phrase entre parenthèse (et j'ai cette tendance donc je la vois chez les autres, toujours une histoire de paille et de poutre, d'où ma parenthèse ici-même), tu risques de diluer ton feu. Parfois, nous hésitons entre plusieurs entre plusieurs formulations lors de la conception. Si tu procèdes comme moi par conduite d'approche et je rejoins ce que Fils de Louis dit plus haut "Tous les livres...". Si tu veux améliorer encore ton texte, peut-être qu'il faudra choisir la formule qui chantera le mieux ta pensée car on ne peut pas tout dire mais ce que l'on dit on essaye de bien le dire. Il reste des traces d'autres conduites d'approche comme dans la "sainte alliance sacrée du dance floor". Est-ce que ton texte chante mieux dans une version comme " la sainte alliance du dance floor" ou "l'alliance sacrée du dance floor? Aucune réponse car tout dépendra de la forme définitive de ton témoignage. Je note l'utilisation très redoutable des parenthèses pour catégoriser d'un trait le (Makassa old school). Tu parles des 5h00 du matin, de mon côté, je suis curieuse du déroulé de ce mariage tradi et surtout j'aimerais savoir comment le culot du divorce a été annoncé, commenté et repris. À bientôt de te lire.
Publié le 02/11/2024
Merci pour ce retour Myriam: Tu as vu juste concernant "l'alliance sacrée du Dancefloor". J'ai longtemps hésité entre les deux adjectifs...et puis, j'ai juxtaposé les deux, comme si le "trop" était moins risqué que le "pas assez". Il est probable que certaines parenthèses ne soient pas non plus nécessaire. Malheureusement, le texte restera court et lapidaire. "On ne peut pas tout dire, mais ce qu'on dit, il faut bien le dire", je vais garder ce conseil en tête lors de la réécriture. Merci pour les mots d'encouragements :)
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