A hauteur d'où se trouvait jadis l'églantier, j'ai attrapé la main de Martine. A l'affût de la moindre de ses réactions, je respirais l'air qui l'avait frôlée. Il m'offrait un peu de sa senteur, mélange de son odeur corporelle, de son parfum trop sucré et des effluves du savon avec lequel elle avait, le matin même, frotté son corps. J'aimais me perdre en particulier dans la fragrance juvénile et féminine de sa rousseur. Il s'y trouvait un arôme aigu, presque aigre, qui en épiçait un autre, dessous, plus ample, plus large, plus rond.