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Extrait très court de "Des démons" ; Senteurs

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A hauteur d'où se trouvait jadis l'églantier, j'ai attrapé la main de Martine. A l'affût de la moindre de ses réactions, je respirais l'air qui l'avait frôlée. Il m'offrait un peu de sa senteur, mélange de son odeur corporelle, de son parfum trop sucré et des effluves du savon avec lequel elle avait, le matin même, frotté son corps. J'aimais me perdre en particulier dans la fragrance juvénile et féminine de sa rousseur. Il s'y trouvait un arôme aigu, presque aigre, qui en épiçait un autre, dessous, plus ample, plus large, plus rond.


Publié le 19/01/2023
Commentaires
Publié le 19/01/2023
"A hauteur d'où se trouvait jadis l'églantier" donne une dimension toute particulière à ce bel extrait. L'homme que je suis, dont le sang a laissé place depuis son enfance à la sève, ultra sensible aux "vibrations" végétales, ne savait pas qui de Martine ou de l'églantier était ici question, avec ces effets sensoriels autour des senteurs. Bravo pour ce joli doute mis en mon esprit :-)
Publié le 20/01/2023
Je rejoins Jean-Luc, tout est effectivement sensoriel et d'une légèreté incroyable, du coup un seul mot me gêne "frotter", dur et trop mécanique comparé à l'ensemble.
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