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Des volutes de feu traversant des buissons

Approchent d’une main suspendue à l’orage

Que des plumes de cendre attisent de leur rage

Pour brûler des miroirs et des bris de tessons.

 

Une tour de bois blanc et de grands écussons

Rappellent aux passants la vertu du cirage

Que les riches sultans assoiffés de servage

Etalent sur les morts et sur les nourrissons.

 

Des grappes de cristal tintent dans la paroisse

Où se perdent les mots qui racontent l’angoisse

Des heures et des jours passés à pleurnicher.

 

Puis sans trembler de peur une femme se lève

Et marche en souriant vers ce sombre clocher

Dont l’ombre se déploie au-delà de la grève.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Braises de glaise @2015

 


Publié le 14/09/2024 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 15/09/2024
A l'aube d'une insurrection. Le totalitarisme (dans ma perception) est plus que très bien rendu "main suspendue à l'orage prête à s'abattre de façon punitive, les miroirs brulés afin qu'ils ne renvoient aucun visage et donc aucune identité, des bris de tessons menaçant tout déplacement... je vois aussi le cirage comme une forme d'uniformité et de soumission. Souhaitant que cette femme puisse faire renaître un brin d'espoir et conquérir une première étape vers la liberté.
Publié le 16/09/2024
Je vois "la main du ciel suspendue à l'orage" à l'oeuvre dans les "volutes de feu traversant les buissons" et dans le buisson ardent se trouvent des "plumes de cendres" assez noires pour rompre les miroirs ou les tessons. J'imagine une scène iconoclaste d'une époque assez sombre, soit les guerres de religion -avec les statues des églises jetées à terre- soit 93 avec le même vandalisme. Quelle puissance temporelle se cache derrière "une tour de bois blanc et de grands écussons"? Nous rencontrons le train de grands rois mais pas les mages cette fois-ci de "riches sultans assoiffés de servage ". Ils sont inquiétants à insister sur "la vertu du cirage"puisque j'ai l'impression d'entendre le tocsin à la fin de ce texte "des grappes de cristal tintent dans la paroisse où se perdent des mots qui racontent l'angoisse". J'apprécie beaucoup la vertu de cette femme qui se lève pour marcher en souriant vers son destin: une figure lumineuse sans doute.
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