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Des fleurs de céramique et des plaques de rouille

Rongent à leur couleur les mares de grés noir

Que les oiseaux parfois picorent dans le soir

Comme des graines d’or sous un terreau de houille.

 

Les branches d’un cyprès dans un bout de quenouille

Tissent des monuments tout au fond d’un couloir

Où déjà la pénombre et son triste peignoir

Bousculent le silence au nez d’une gargouille.

 

Ce sont des trous de brique ornés de fil de fer

Qui laissent le soleil décrocher de l’enfer

Cette lune de miel en toute solitude.

 

Quelques larmes de plomb coulent toujours en vain

Sur ces mots effacés par pure lassitude

Car c’est ainsi que meurt l’œuvre d’un écrivain.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Braises de glaise@2015

 


Publié le 11/09/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 11/09/2024
Le beau lutte et s'impose et s'immortalise grâce aux mots éternels, en dépit des auteurs tristement éphémères. Rien n'est jamais simple et les issues sont déconcertantes et ton poème l'illustre que trop bien. Merci Francis pour ce nouveau très beau poème.
Publié le 12/09/2024
Cher Léo, c'est en commençant par ce dernier poème que je réponds à ton commentaire dont je te remercie profondément. Comme tu le soulignes très bien la beauté est menacée par la médiocrité de la création littéraire entre autre. Mais il y a aussi la laideur qui ne se définit pas comme le contraire de la beauté mais au contraire comme l'extrême variation de la beauté, c'est pourquoi on peut considérer qu'il n'y a pas de critères de beauté. Par contre, il y a bien une philosophie du et un ordre établi depuis les temps les plus anciens, en particuliers en Grèce ou en Égypte ou=ù certaines lois ont été appliquées pour créer des éléments de beauté. Ces lois la ce sont celles que le mouvement de l'esthétisme a philosophiquement définit. Ainsi il est difficile de dire si la beauté est un élément de société, d'humanité, de perception, ou d'émotions. Pour moi la beauté reste bien ce qui définit par l'art dans ses règles nous touche parce qu'elle touche en nous cet indéfinissable désir du bien. J'en reviens toujours à ma base platonicienne ! Merci encore Léo et à très bientôt. Cordialement, F. Étienne. Une arabesque en feu dessine sur le soir des volutes de nuit tombant d'un encensoir.
Publié le 12/09/2024
Je crois sincèrement que quelques passeurs de textes suffisent pour garantir la pérennité des œuvres destinées à passer le siècle. Les autres publications constituent une sorte de bruit de fond, le fracas du siècle qui meurt avec lui. Ça a son charme pour l’historien. En somme, médiocrité littéraire oui mais divertissement. Le public demande des ombres éphémères mais est-ce qu’il se soucie de la beauté quand il peut se contenter de l’agréable? Cependant, cette pérennité de la vraie beauté demeure toutefois assez illusoire même pour les monuments littéraires. Les meilleurs rouilleront et nous suivront tous. A peine quelques siècles gagnés dans le meilleur des cas sur le souffle d’un auteur qui s’éteindra même si on le juge immortel quand personne ne le lira plus de première main. Même Dante. Même Béatrice. Quelques-uns les lisent de première main et la plupart de seconde main. C’est un degré de dévaluation par rapport à la beauté réelle d’une œuvre que cette mise en monument de la littérature qui en la conservant la fait ressembler progressivement à un chien empaillé.
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