Le temps de se rencontrer
Mon cœur est parti dans tes bras
Comme un chien qui aurait souffert ;
« Petit Saint-Bernard en colère,
Reviens je prendrai soin de toi »
« Non, cette fois, tu m’auras pas
Tu fais des promesses gasconnes,
Je le sais : l’amour t’aiguillonne
Comme un taureau de Féria ! »
Mais toi, tu as gardé ce cœur,
Sans jamais me dire pourquoi...
Avant que tu doutes de moi
J’eusse aimé crever de douleur
Jamais je n’ai tant regardé
L’Amour sans croiser son regard :
Je voudrais être le miroir
Où tes yeux vont se retrouver
Oh mon ultime échappée belle
Des noires processions du temps :
Rares seront toujours les moments
Pour un désir perpétuel
Comme une princesse ancienne
Que l’on ne comprend qu’à moitié,
J’ai tant de mal à t’approcher ;
Mes doigts saignent sur tes persiennes
Le sang arrose des fantasmes
Et des tendresses dont l’expansion
Fait croître de rouges bourgeons
Qui vont éclore dans les spasmes
J’aimerais t’offrir ces fleurs
Sans être en deuil de te connaître,
Je vis heureux à ta fenêtre
Mais je veux rester dans ton cœur
Toutes les tensions d’hier
S’étaient mises là comme des barreaux,
Il faudrait faire un chalumeau
Avec tous les feux de l’hiver…
Un souvenir me réconforte :
Dans l’espoir de te retrouver,
Je m’agitais à la croisée ;
Et puis tu m’as ouvert la porte