Sachant que dans notre pays, essentiellement fait d'impasses, le quotidien constitue une terrible succession de gestes grimaçants.
A l’une des succursales de la banque préférée d'Haïti, il devient impossible de faire la route ensemble. On a cette étrange sensation qu'ils se réjouissent en faisant grimper un mât de cocagne par le dos à chaque client recevant un transfert de l’étranger.
Ce client était à sa deuxième promenade pour recevoir ce transfert en monnaie préférée des haïtiens (y compris les révolutionnaires, les chrétiens et faiseurs de cartouches): le dollar des États-Unis d’Amérique. Selon l'entité expéditrice au Massachusetts, la transaction arriva à Port-au-Prince en moins de cinq minutes. L’électronique et l’informatique ayant leur propre dynamique dans la capitale haïtienne, il faut attendre trois jours – «ouvrables»… – pour confirmation. Sans écarter l’humeur du marché – et de la direction de la banque– pour que le client soit convenablement reçu à la caisse.
Avec le plus beau sourire, la caisse vous impose une remise fragmentée alors qu'elle est en possession de l'intégralité…
Entre-temps, «Dans un mémorandum adressé à la Direction générale des impôts, le ministère de l'Économie et des Finances a annoncé le 22 avril 2024 une mesure visant à soulager les contribuables des contraintes économiques actuelles. Cette initiative vise à proroger l'échéance de paiement de certains impôts pour l'exercice fiscal 2023-2024.»
«Soulager»… Au pays où «face aux assauts des bandits contre les citoyens, le ministère de la Justice et de la Sécurité publique rappelle à la population haïtienne que la défense est un droit sacré. Dans une note de presse, rendue publique le lundi 6 mars 2023, le ministère appelle les citoyens à organiser la défense de leur domicile.»
«Soulager»… Au pays où la fibre optique d’une compagnie téléphonique a subi des dommages. Des techniciens seraient à pied d’œuvre... Seraient-ils bien arrivés sur les lieux et sont-ils à pieds joints, puisqu’en zone de guerre?
(Extraits de: L’histoire d’Haïti d’un contribuable inquiet...)
Gilbert Mervilus