Les mots écrits la nuit sur leurs pattes de mouche
Avancent pas à pas vers un jour en néon
Dont parfois le silence et son accordéon
Portent le fruit des chairs jusqu’au bord de la bouche.
Des claquements de dents et des jeux de babouche
Résonnent obscurément au cœur d’un odéon
Dressé comme la peau d’un vieux caméléon
Qui rôde lentement dans un costume louche.
Quelques oiseaux frileux tapissent de leurs yeux
L’obscurité d’un banc dont le soupir crayeux
Réveille les enfants de la beauté d’un rêve.
Des masses de cristal sous le poids d’un marteau
Tombent en confettis comme un long concerto
Sur le sable mouillé d’une paisible grève.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2023