Sous la poudre des mots se glisse un angelot
Dont les mains de saphir creusent l’incertitude
De recopier le temps par peur de l’habitude
Pour que chante la voix d’un lointain camelot.
Traînant dans sa mémoire un pas et son grelot
Le soldat sanctifie avec mansuétude
Tous les morts de sa vie où par désuétude
Chaque jour se replie au fond de son ballot.
Les champs crevés de feu puis les cris de sirène
Remplissent ses regards des fièvres d’une arène
Que le soleil déchire au bout de son couteau.
La guerre sème un vent sur les tombes de terre
Que parfois un enfant jouant de son râteau
Plisse comme un rideau qui cache le tonnerre.
Francis Etienne Sicard Lundquist
Braises de glaise @2015