Ça va pas, ça va partir

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Deux syllabes, s'en suit des éclats de rire.

Et moi je pleure, à l'intérieur 

Ça va pas, ça va partir 

Ça va pas, ça va partir

Mais pas à cet instant

La honte monte, grande marée 

Je m'en veux d'avoir accepter

Un guet-apens

Une prise d'otage

Je voulais rester tranquille

Je leur ai dit

Peut être pas assez fort

Peut être que la soirée 

Serait différente 

Et j'ai bien évidemment tort

Je cherche du regard

Un échappatoire

Je regarde ma montre

Je me saoule pour oublier 

Pour trouver une idée 

Je me dégoûte 

Autant qu'ils me dégoûtent 

Je pense à mourir ce soir

J'ai ce goût dans la bouche

Je pense au fleuve, au courant

Qui emporterait mon corps au loin

Je vois le pont et le regard de la Vierge

Je me dis que ma mère m'attends

Qu'elle va me demander 

Comment était cette soirée 

Qu'elle a bien fait d'insister 

Que mes copains sont sympas

Que je vais encore lui mentir

Comme depuis vingt ans

Et bientôt il faudra retrouver le lycée 

Tout ce temps passé avec eux

Tout ce temps à errer dans les couloirs

Il me reste les rêves pour oublier

Il me reste l'espoir qui me fait crever

 


Publié le 22/10/2025 / 6 lectures
Commentaires
Publié le 23/10/2025
Merci pour ce texte qui montre la dévastation intérieure de celles et ceux qui souffrent en silence de la cruauté des autres, de cette douleur de devoir faire comme si pour ne rien montrer. Le harcèlement est un fléau qu’il faut endiguer de toute urgence.
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