Aventureuses confidences

PARTAGER

     Viens, je veux te découvrir. Pas te déshabiller ou... Si, peut-être, l'âme. Pendant des heures, que je ne compterai pas, on parlera, t'ouvrir tu le feras, comme moi. On se confiera nos doutes, nos joies, nos peurs, nos surprises, nos sorties de route. On se livrera. Il est là le secret : se livrer, se sentir prêt, sans forcer. De la première à la dernière page. S'ouvrir. Sortir ce qu'on ne dit pas de la cage tel un oiseau. On ira plus loin que de se demander s'il fait beau. Toute une nuit, autour d'un verre, toute la journée, autour d'un café, on discutera, on échangera sur nous, sur les autres. J'ai envie d'en savoir plus sur toi, d'entrer, doucement, dans ton monde. On partagera nos histoires, nos moments dans le noir, dans la lumière on brisera les barrières. On exultera à chaque point commun qu'on ne soupçonnais pas, alors qu'ils font ce que nous sommes, des êtres humains. La pudeur ne cessera pas d'exister, timide, elle nous laissera juste déverser nos pensées, ne pas être d'accord ou l'inverse. Qu'importe, rien ne presse. On prendra le temps de s'écouter, de se comprendre, peut-être, de s'attendre. Sans crainte d'être jugés on évoquera nos passés pour éclairer le présent, on développera nos perspectives, on prendra des coursives, on posera des mots, sûrs et maladroits, sur nos points de vue. On exposera nos maux, on cherchera des solutions, on proposera des hypothèses, on chantera nos émotions, on se mettra à nu. On écrira, l'un pour l'autre, sur la table : "Je suis vulnérable", et on se quittera sur un fier sourire, celui d'avoir su tout se dire, d'avoir réussi à tendre à chacun, pas seulement des connaissances, sa main. Dehors les préjugés, un brin d'amour pour se rassurer, et se dire que nous n'avons plus à avoir peur de l'inconnu car nous l'avons traversé. 

                                                                                                                                                         Lucie R.

(Un autre poème en prose se trouve dans ma biographie.)


Publié le 08/07/2025 / 9 lectures
Commentaires
Publié le 08/07/2025
Bonsoir Lucie, j’ai été touché par ton texte car il m’a immédiatement replongé sur le passage du renard dans le petit prince de St Exupéry : "– On ne connaît que les choses que l’on apprivoise, dit le renard. Les hommes n’ont plus le temps de rien connaître. Il achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n’existe point de marchands d’amis, les hommes n’ont plus d’amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi ! » et de conclure plus loin sur deux vérités acquises de l’expérience avec des roses : «  on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. » et «  Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé ». Les mots sont aussi sources d’apprentissage et de sagesse. A plus tard Lucie.
Publié le 10/07/2025
Bonjour Léo, merci pour ce joli commentaire. Saint-Exupéry est un excellent professeur, sage, il nous invite avec justesse à nous rapprocher de l'autre, à ne pas avoir peur de lui, de sa différence. Un être humain ne peut vivre tout le temps seul, c'est un être sociable, il a besoin des autres, comme de la nature qui le nourrit. Il ne domine pas le monde, il en fait partie. À plus tard Léo !
Publié le 10/07/2025
'' Je suis vulnérable.' 'Quelle force se dégage pourtant. J'aime le rythme, la musicalité et cet intime qui nous emmène ailleurs.
Publié le 11/07/2025
Bonjour Ioscrivo, merci beaucoup ! Je suis ravie que cela vous plaise. Qu'entendez-vous en écrivant "pourtant" ? Cela m'interroge.
Connectez-vous pour répondre