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"Le mystère de la chambre jaune", de Gaston Leroux
Chapitre 5 : À l'affut

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Ce geste, qui me bouleversa, ne parut point émouvoir extrêmement Rouletabille. Nous nous retrouvâmes dans sa chambre, et, ne me parlant même point de la scène que nous venions de surprendre, il me donna ses dernières instructions pour la nuit. Nous allions d’abord dîner. Après dîner, je devais entrer dans le cabinet noir et, là, j’attendrais tout le temps qu’il faudrait « pour voir quelque chose ».

« Si vous “voyez” avant moi, m’expliqua mon ami, il faudra m’avertir. Vous verrez avant moi si l’homme arrive dans la galerie droite par tout autre chemin que la galerie tournante, puisque vous découvrez toute la galerie droite et que moi je ne puis voir que la galerie tournante. Pour m’avertir, vous n’aurez qu’à dénouer l’embrasse du rideau de la fenêtre de la galerie droite qui se trouve la plus proche du cabinet noir. Le rideau tombera de lui-même, voilant la fenêtre et faisant immédiatement un carré d’ombre là où il y avait un carré de lumière, puisque la galerie est éclairée. Pour faire ce geste, vous n’avez qu’à allonger la main hors du cabinet noir. Moi, dans la galerie tournante qui fait angle droit avec la galerie droite, j’aperçois, par les fenêtres de la galerie tournante, tous les carrés de lumière que font les fenêtres de la galerie droite. Quand le carré lumineux qui nous occupe deviendra obscur, je saurai ce que cela veut dire.

— Et alors ?

— Alors, vous me verrez apparaître au coin de la galerie tournante.

— Et qu’est-ce que je ferai ?

— Vous marcherez aussitôt vers moi, derrière l’homme, mais je serai déjà sur “l’homme et j’aurai vu si sa figure entre dans mon cercle…”

— Celui qui est “tracé par le bon bout de la raison”, terminai-je en esquissant un sourire.

— Pourquoi souriez-vous ? C’est bien inutile… Enfin, profitez, pour vous réjouir, des quelques instants qui vous restent, car je vous jure que tout à l’heure vous n’en aurez plus l’occasion.

— Et si l’homme échappe ?

— Tant mieux ! » fit flegmatiquement Rouletabille. Je ne tiens pas à le prendre ; il pourra s’échapper en dégringolant l’escalier et par le vestibule du rez-de-chaussée… et cela avant que vous n’ayez atteint le palier, puisque vous êtes au fond de la galerie. Moi, je le laisserai partir « après avoir vu sa figure ». C’est tout ce qu’il me faut : voir sa figure. Je saurai bien m’arranger ensuite pour qu’il soit mort pour Mlle Stangerson, même s’il reste vivant. Si je le prends vivant, MlleStangerson et M. Robert Darzac ne me le pardonneront peut-être jamais ! Et je tiens à leur estime : ce sont de braves gens. Quand je vois Mlle Stangerson verser un narcotique dans le verre de son père, pour que son père, cette nuit, ne soit pas réveillé par la conversation qu’elle doit avoir « avec son assassin », vous devez comprendre que sa reconnaissance pour moi aurait des limites si j’amenais à son père, « les poings liés et la bouche ouverte », l’homme de la « Chambre Jaune » et de la « galerie inexplicable ! » C’est peut-être un grand bonheur que, la nuit de la « galerie inexplicable », l’homme se soit évanoui par enchantement ! Je l’ai compris cette nuit-là à la physionomie soudain rayonnante de Mlle Stangerson quand elle eut appris « qu’il avait échappé ». Et j’ai compris que, pour sauver la malheureuse, il fallait moins prendre l’homme que le rendre muet, de quelque façon que ce fût. Mais tuer un homme ! tuer un homme ! ce n’est pas une petite affaire. Et puis, ça ne me regarde pas… à moins qu’il ne m’en donne l’occasion !… D’un autre côté, le rendre muet sans que la dame me fasse de confidences… c’est une besogne qui consiste d’abord à deviner tout avec rien !… Heureusement, mon ami, j’ai deviné, ou plutôt non, « j’ai raisonné… » et je ne demande à l’homme de ce soir de ne m’apporter que la figure sensible qui doit entrer…

— Dans le cercle…

— Parfaitement, et sa figure ne me surprendra pas !…

— Mais je croyais que vous aviez déjà vu sa figure, le soir où vous avez sauté dans la chambre ?…

— Mal… la bougie était par terre… et puis, toute cette barbe…

— Ce soir, il n’en aura donc plus ?

— Je crois pouvoir affirmer qu’il en aura… Mais la galerie est claire, et puis, maintenant, je sais… ou du moins mon cerveau sait… alors mes yeux verront…

— S’il ne s’agit que de le voir et de le laisser échapper… pourquoi nous être armés ?

— Parce que, mon cher, si l’homme de la « Chambre Jaune » et de la « galerie inexplicable » sait que je sais, il est capable de tout ! Alors, il faudra nous défendre.

— Et vous êtes sûr qu’il viendra ce soir ?…

— Aussi sûr que vous êtes là !… Mlle Stangerson, à dix heures et demie, ce matin, le plus habilement du monde, s’est arrangée pour être sans gardes-malades cette nuit ; elle leur a donné congé pour vingt-quatre heures, sous des prétextes plausibles, et n’a voulu, pour veiller auprès d’elle, pendant leur absence, que son cher père, qui couchera dans le boudoir de sa fille et qui accepte cette nouvelle fonction avec une joie reconnaissante. La coïncidence du départ de M. Darzac, après les paroles qu’il m’a dites, et des précautions exceptionnelles de Mlle Stangerson, pour faire autour d’elle la solitude, ne permet aucun doute. La venue de l’assassin, que Darzac redoute, « Mlle Stangerson la prépare ! »

— C’est effroyable !

— Oui.

— Et le geste que nous lui avons vu faire, c’est le geste qui va endormir son père ?

— Oui.

— En somme, pour l’affaire de cette nuit, nous ne sommes que deux ?

— Quatre ; le concierge et sa femme veillent à tout hasard… Je crois leur veille inutile, « avant… » Mais le concierge pourra m’être utile « après, si on tue » !

— Vous croyez donc qu’on va tuer ?

— « On tuera s’il le veut ! »

— Pourquoi n’avoir pas averti le père Jacques ? Vous ne vous servez plus de lui, aujourd’hui ?

— Non, » me répondit Rouletabille d’un ton brusque.

Je gardai quelque temps le silence ; puis, désireux de connaître le fond de la pensée de Rouletabille, je lui demandai à brûle-pourpoint :

« Pourquoi ne pas avertir Arthur Rance ? Il pourrait nous être d’un grand secours…

— Ah çà ! fit Rouletabille avec méchante humeur… vous voulez donc mettre tout le monde dans les secrets de Mlle Stangerson !… Allons dîner… c’est l’heure… Ce soir nous dînons chez Frédéric Larsan… à moins qu’il ne soit encore pendu aux trousses de Robert Darzac… Il ne le lâche pas d’une semelle. Mais, bah ! s’il n’est pas là en ce moment, je suis bien sûr qu’il sera là cette nuit !… En voilà un que je vais rouler ! »

À ce moment nous entendîmes du bruit dans la chambre à côté.

« Ce doit être lui, dit Rouletabille.

— J’oubliais de vous demander, fis-je : quand nous serons devant le policier, pas une allusion à l’expédition de cette nuit, n’est-ce pas ?

— Évidemment ; nous opérons seuls, “pour notre compte personnel”.

— Et toute la gloire sera pour nous ? »

Rouletabille, ricanant, ajouta :

« Tu l’as dit, bouffi ! »

Nous dînâmes avec Frédéric Larsan, dans sa chambre. Nous le trouvâmes chez lui… Il nous dit qu’il venait d’arriver et nous invita à nous mettre à table. Le dîner se passa dans la meilleure humeur du monde, et je n’eus point de peine à comprendre qu’il fallait l’attribuer à la quasi certitude où Rouletabille et Frédéric Larsan, l’un et l’autre, et chacun de son côté, étaient de tenir enfin la vérité. Rouletabille confia au grand Fred que j’étais venu le voir de mon propre mouvement et qu’il m’avait retenu pour que je l’aidasse dans un grand travail qu’il devait livrer, cette nuit même, à l’Époque. Je devais repartir, dit-il, pour Paris, par le train d’onze heures, emportant sa « copie », qui était une sorte de feuilleton où le jeune reporter retraçait les principaux épisodes des mystères du Glandier. Larsan sourit à cette explication comme un homme qui n’en est point dupe, mais qui se garde, par politesse, d’émettre la moindre réflexion sur des choses qui ne le regardent pas. Avec mille précautions dans le langage et jusque dans les intonations, Larsan et Rouletabille s’entretinrent assez longtemps de la présence au château de Mr Arthur-W. Rance, de son passé en Amérique qu’ils eussent voulu connaître mieux, du moins quant aux relations qu’il avait eues avec les Stangerson. À un moment, Larsan, qui me parut soudain souffrant, dit avec effort :

« Je crois, monsieur Rouletabille, que nous n’avons plus grand’chose à faire au Glandier, et m’est avis que nous n’y coucherons plus de nombreux soirs…

— C’est aussi mon avis, monsieur Fred.

— Vous croyez donc, mon ami, que « l’affaire est finie ? »

— Je crois, en effet, qu’elle est finie et qu’elle n’a plus rien à nous apprendre, répliqua Rouletabille.

— Avez-vous un coupable ? demanda Larsan.

— Et vous ?

— Oui.

— Moi aussi, dit Rouletabille. 

— Serait-ce le même ?

— Je ne crois pas, « si vous n’avez pas changé d’idée », dit le jeune reporter.

Et il ajouta avec force :

« M. Darzac est un honnête homme !

— Vous en êtes sûr ? demanda Larsan. Eh bien, moi, je suis sûr du contraire… C’est donc la bataille ?

— Oui, la bataille. Et je vous battrai, monsieur Frédéric Larsan.

— La jeunesse ne doute de rien, » termina le grand Fred en riant et en me serrant la main.

Rouletabille répondit comme un écho :

« De rien ! »

Mais soudain, Larsan, qui s’était levé pour nous souhaiter le bonsoir, porta les deux mains à sa poitrine et trébucha. Il dut s’appuyer à Rouletabille pour ne pas tomber. Il était devenu extrêmement pâle.

« Oh ! oh ! fit-il, qu’est-ce que j’ai là ? Est-ce que je serais empoisonné ? »

Et il nous regardait d’un œil hagard… En vain, nous l’interrogions, il ne nous répondait plus… Il s’était affaissé dans un fauteuil et nous ne pûmes en tirer un mot. Nous étions extrêmement inquiets, et pour lui, et pour nous, car nous avions mangé de tous les plats auxquels avait touché Frédéric Larsan. Nous nous empressions autour de lui. Maintenant, il ne semblait plus souffrir, mais sa tête lourde avait roulé sur son épaule et ses paupières appesanties nous cachaient son regard. Rouletabille se pencha sur sa poitrine et ausculta son cœur…

Quand il se releva, mon ami avait une figure aussi calme que je la lui avais vue tout à l’heure bouleversée. Il me dit :

« Il dort ! »

Et il m’entraîna dans sa chambre, après avoir refermé la porte de la chambre de Larsan.

« Le narcotique ? demandai-je… Mlle Stangerson veut donc endormir tout le monde, ce soir ?…

— Peut-être… me répondit Rouletabille en songeant à autre chose.

— Mais nous !… nous ! m’exclamai-je. Qui me dit que nous n’avons pas avalé un pareil narcotique ?

— Vous sentez-vous indisposé ? me demanda Rouletabille avec sang-froid.

— Non, aucunement !

— Avez-vous envie de dormir ?

— En aucune façon…

— Eh bien, mon ami, fumez cet excellent cigare. »

Et il me passa un havane de premier choix que M. Darzac lui avait offert ; quant à lui, il alluma sa bouffarde, son éternelle bouffarde.

Nous restâmes ainsi dans cette chambre jusqu’à dix heures, sans qu’un mot fût prononcé. Plongé dans un fauteuil, Rouletabille fumait sans discontinuer, le front soucieux et le regard lointain. À dix heures, il se déchaussa, me fit un signe et je compris que je devais, comme lui, retirer mes chaussures. Quand nous fûmes sur nos chaussettes, Rouletabille dit, si bas que je devinai plutôt le mot que je ne l’entendis : « Revolver ! »

Je sortis mon revolver de la poche de mon veston.

« Armez ! » fit-il encore.

J’armai.

Alors il se dirigea vers la porte de sa chambre, l’ouvrit avec des précautions infinies ; la porte ne cria pas. Nous fûmes dans la galerie tournante. Rouletabille me fit un nouveau signe. Je compris que je devais prendre mon poste dans le cabinet noir. Comme je m’éloignais déjà de lui, Rouletabille me rejoignit « et m’embrassa », et puis je vis qu’avec les mêmes précautions il retournait dans sa chambre. Étonné de ce baiser et un peu inquiet, j’arrivai dans la galerie droite que je longeai sans encombre ; je traversai le palier et continuai mon chemin dans la galerie, aile gauche, jusqu’au cabinet noir. Avant d’entrer dans le cabinet noir, je regardai de près l’embrasse du rideau de la fenêtre… Je n’avais, en effet, qu’à la toucher du doigt pour que le lourd rideau retombât d’un seul coup, « cachant à Rouletabille le carré de lumière » : signal convenu. Le bruit d’un pas m’arrêta devant la porte d’Arthur Rance. « Il n’était donc pas encore couché ! » Mais comment était-il encore au château, n’ayant pas dîné avec M. Stangerson et sa fille ! Du moins, je ne l’avais pas vu à table, dans le moment que nous avions saisi le geste de Mlle Stangerson.

Je me retirai dans mon cabinet noir. Je m’y trouvais parfaitement. Je voyais toute la galerie en enfilade, galerie éclairée comme en plein jour. Évidemment, rien de ce qui allait s’y passer ne pouvait m’échapper. Mais qu’est-ce qui allait s’y passer ? Peut-être quelque chose de très grave. Nouveau souvenir inquiétant du baiser de Rouletabille. On n’embrasse ainsi ses amis que dans les grandes occasions ou quand ils vont courir un danger ! Je courais donc un danger ? Mon poing se crispa sur la crosse de mon revolver, et j’attendis. Je ne suis pas un héros, mais je ne suis pas un lâche.

J’attendis une heure environ ; pendant cette heure, je ne remarquai rien d’anormal. Dehors, la pluie qui s’était mise à tomber violemment vers neuf heures du soir, avait cessé.

Mon ami m’avait dit que rien ne se passerait probablement avant minuit ou une heure du matin. Cependant il n’était pas plus d’onze heures et demie quand la porte de la chambre d’Arthur Rance s’ouvrit. J’en entendis le faible grincement sur ses gonds. On eût dit qu’elle était poussée de l’intérieur avec la plus grande précaution. La porte resta ouverte un instant qui me parut très long. Comme cette porte était ouverte, dans la galerie, c’est-à-dire poussée hors de la chambre, je ne pus voir, ni ce qui se passait dans la chambre, ni ce qui se passait derrière la porte. À ce moment, je remarquai un bruit bizarre qui se répétait pour la troisième fois, qui venait du parc, et auquel je n’avais pas attaché plus d’importance qu’on n’a coutume d’en attacher au miaulement des chats qui errent, la nuit, sur les gouttières. Mais, cette troisième fois, le miaulement était si pur et si « spécial » que je me rappelai ce que j’avais entendu raconter du cri de la « Bête du Bon Dieu ». Comme ce cri avait accompagné, jusqu’à ce jour, tous les drames qui s’étaient déroulés au Glandier, je ne pus m’empêcher, à cette réflexion, d’avoir un frisson. Aussitôt je vis apparaître, au delà de la porte, et refermant la porte, un homme. Je ne pus d’abord le reconnaître, car il me tournait le dos et il était penché sur un ballot assez volumineux. L’homme, ayant refermé la porte, et portant le ballot, se retourna vers le cabinet noir, et alors je vis qui il était. Celui qui sortait, à cette heure, de la chambre d’Arthur Rance « était le garde ». C’était « l’homme vert ». Il avait ce costume que je lui avais vu sur la route, en face de l’auberge du « Donjon », le premier jour où j’étais venu au Glandier, et qu’il portait encore le matin même quand, sortant du château, nous l’avions rencontré, Rouletabille et moi. Aucun doute, c’était le garde. Je le vis fort distinctement. Il avait une figure qui me parut exprimer une certaine anxiété. Comme le cri de la « Bête du Bon Dieu » retentissait au dehors pour la quatrième fois, il déposa son ballot dans la galerie et s’approcha de la seconde fenêtre, en comptant les fenêtres à partir du cabinet noir. Je ne risquai aucun mouvement, car je craignais de trahir ma présence.

Quand il fut à cette fenêtre, il colla son front contre les vitraux dépolis, et regarda la nuit du parc. Il resta là une demi-minute. La nuit était claire, par intermittences, illuminée par une lune éclatante qui, soudain, disparaissait sous un gros nuage. « L’homme vert » leva le bras à deux reprises, fit des signes que je ne comprenais point ; puis, s’éloignant de la fenêtre, reprit son ballot et se dirigea, suivant la galerie, vers le palier.

Rouletabille m’avait dit : « Quand vous verrez quelque chose, dénouez l’embrasse. » Je voyais quelque chose. Était-ce cette chose que Rouletabille attendait ? Ceci n’était point mon affaire et je n’avais qu’à exécuter la consigne qui m’avait été donnée. Je dénouai l’embrasse. Mon cœur battait à se rompre. L’homme atteignit le palier, mais à ma grande stupéfaction, comme je m’attendais à le voir continuer son chemin dans la galerie, aile droite, je l’aperçus qui descendait l’escalier conduisant au vestibule.

Que faire ? Stupidement, je regardais le lourd rideau qui était retombé sur la fenêtre. Le signal avait été donné, et je ne voyais pas apparaître Rouletabille au coin de la galerie tournante. Rien ne vint : personne n’apparut. J’étais perplexe. Une demi-heure s’écoula qui me parut un siècle. « Que faire maintenant, même si je voyais autre chose ? » 

Le signal avait été donné, je ne pouvais le donner une seconde fois… D’un autre côté, m’aventurer dans la galerie en ce moment pouvait déranger tous les plans de Rouletabille. Après tout, je n’avais rien à me reprocher, et, s’il s’était passé quelque chose que n’attendait point mon ami, celui-ci n’avait qu’à s’en prendre à lui-même. Ne pouvant plus être d’aucun réel secours d’avertissement pour lui, je risquai le tout pour le tout : je sortis du cabinet, et, toujours sur mes chaussettes, mesurant mes pas et écoutant le silence, je m’en fus vers la galerie tournante.

Personne dans la galerie tournante. J’allai à la porte de la chambre de Rouletabille. J’écoutai. Rien. Je frappai bien doucement. Rien. Je tournai le bouton, la porte s’ouvrit. J’étais dans la chambre. Rouletabille était étendu, tout de son long, sur le parquet… 

 

 

Publié le 20/10/2024 / 5 lectures
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