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Ce texte participe à l'activité : Rêves d'enfants

L’enfant

 

Assise sur un bac, au cœur d’un parc d’enfants,

Hantée par mon passé, par ces gens oubliée,

Mes désirs d’avant et ma vie de maintenant,

Et mes larmes versées au fil des années…

 

Soudain, un ballon me heurte, et vient une enfant :

Boucles blondes, yeux bleus, toute menue et frêle,

Elle vient s’excuser de ce mince incident,

Gênée que je la vois. Elle est pourtant si belle !

 

Ressentant ma tristesse, elle s’assoit tout près,

Me regarde et me dit : « Et moi ? Tu t’en rappelles ? »

Je réalise alors que la fillette dit vrai :

C’est bien moi au même âge, invisible comme elle…

 

Elle me tend une feuille de papier, un stylo,

Me fixant sévèrement : « Ecrivain tu rêvais d’être,

Ecrivain tu es, mais tu en attends trop…

Il faut travailler dur afin qu’un jour peut-être…

 

  • Personne ne me lit…et je suis déjà morte…

Le soleil je m’en fous car mon cœur est hiver…

A quoi sert-il d’écrire en laissant lettre morte

Quand le monde s’enfiche ? Et j’essuie en revers

 

De manche l’anonyme et la non existence,

Enviant ceux qui brillent, éclairés par la gloire…

  • Mais toi tu as ta fille, un amour tant de chance

Que peut-être eux n’ont pas…exister dans l’histoire

 

Est un rêve utopique et la vie au présent

Est seule réalité à laquelle on demande

De se raccrocher…Ton passé trop vivant

Laisse-le maintenant. Le karma réprimande

 

Ceux qui ont perdu foi. L’avenir ? Tu verras…

Mais n’oublie pas ton rêve si cher dans mon cœur :

Devenir écrivain…Ne m’abandonne pas !

Un jour, je te promets, tu vivras ce bonheur !

 


Publié le 30/01/2022 /
Commentaires
Publié le 30/01/2022
Bonjour Vickie et merci pour cette participation sensible et très émouvante. ce « Et moi ? Tu t’en rappelles ? » m'a particulièrement ému. Car tout est là dans le souvenir, dans ce à quoi nous avons cru et idéalisé avec parfois quelques déceptions. Mais comme ton texte le rappelle il ne faut pas abandonner et toujours persévérer. Ici nous avons plaisir à te lire et le plus important c'est que tu prennes plaisir à écrire, et de cela j'en suis à peu près sûr et certain. Tu ne renonces à aucun défi et ton imagination m'a surpris à plusieurs reprises, et j'ai souri à chaque fois, car c'est un immense cadeau que de surprendre un lecteur. Alors merci, cette fillette peut-être déjà très fière de cette femme rencontrée sur un banc. À plus tard Vickie.
Publié le 04/02/2022
Bonjour Léo Tout d'abord pardon pour mon très long temps de réponse: gros passage à vide pour moi et coupure avec le reste du monde. Bref, ça va un peu mieux aujourd'hui. Alors je tenais à te remercier pour tes mots si gentils et encourageants. A bientôt Vickie
Publié le 30/01/2022
Merci beaucoup Vickie de ce partage des plus personnel et de cette manière toujours pleine d'imagination de te révéler. Ta force est la nostalgie et aussi cette grande sensibilité que tu places dans tes textes. De plus tu abordes ici quelque chose qui me touche particulièrement: le statut de l'écrivain et la reconnaissance. Les vraies questions seraient: quand devient-on réellement écrivain? Accède-t-on au statut d'écrivain par la consécration?
Publié le 30/01/2022
Lorsque j'étais plus jeune et que j'entamais ma modeste activité d'écriture, j'avais comme beaucoup des rêves de grandeurs, signé dans une grande maison d'éditions, je me voyais déjà arrivé. Avec le temps et les rencontres, j'ai bien compris que ce qui comptait réellement était l'acte d'écrire. Écrire parce qu'il s'agissait d'une manière vitale d'exister. Je terminerai par les conseils que m'a donné le grand et pourtant si humble Hervé Le Corre: écris toujours pour toi avant tout. Reste sincère, ne force pas les mots, car n'oublie jamais que bien écrire ce n'est pas écrire bien.
Publié le 04/02/2022
Merci beaucoup. Oui vous avez raison: écrire pour exister c'est bien là l'essentiel :) A bientôt Vickie
Publié le 01/02/2022
C'est beau ce que tu nous racontes là, honnête et sincère. Ça touche en plein cœur. Tes mots rendent bien visible et bien moins frêle cette jolie fillette aux boucles blondes. Merci pour ton partage :)
Publié le 10/02/2022
"Mais n’oublie pas ton rêve si cher dans mon cœur : Devenir écrivain…Ne m’abandonne pas !" Mais tu l'es et nous le sommes, toutefois, prisonniers des codes et des autres, nous avons besoin que soit validée cette qualité d'auteur. La preuve en sera d'autant plus tangible que le chèque de l'éditeur sera important. En réalité nous sommes prisonniers de nos croyances et de notre besoin de reconnaissance. Je connais très bien le domaine du spectacle et de la musique. Une fois la popularité acquise, les vedettes se demandent dans quelle mesure les compromis qu'elles ont nécessairement du faire n'ont pas briser leur talent ou pire, la bêtise du star-system, les fait mépriser la foule et eux-mêmes à travers elle. Écrivains, nous le sommes sans confirmation ou nous ne le serons jamais. Nous devrions être capables d'affiner et d'affiner encore nos textes jusqu'à la satisfaction totale, puis les retranscrire sur papier, effacer les fichiers, allumer un feu et les brûler, après une dernière lecture du texte magnifique. Quoique... N.B. Je me demande si je ne vais pas pondre un texte autour de cette idée que votre texte, Vickie, m'a fait développer.
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